Mille et une nuits [commandants]

Depuis combien de temps?

Combien de mois se sont écoulés depuis qu'elle n'a plus dormi en paix? Combien de nuits sans sommeil, avec au fond du coeur ce feu rouge et rageur? Combien d'interminables heures, passées à se retourner sur sa couche, ou à arpenter sa chambre comme un fauve en cage? Longtemps, peut-être assez pour qu'elle en aie oublié le début, en tous tout cas, bien trop longtemps. La haine brûlante qui l'habite fait désormais partie d'elle-même, gravée dans son âme et dans sa chair. C'est devenu une soif intense, qui ne s'apaisera qu'avec le sang... Ce moment, elle l'a attendu comme jamais elle n'a attendu quelque chose de la vie: le jour où Layna Timerta et la Cité des Eléments disparaîtraient avec fracas de la surface de ce monde.

Et ce jour est là!

En une nuit, une seule, une forteresse de roc noir est apparue sur le plateau qui fait face à la Cité. Là, elle a pris place, sur un balcon qui domine la plaine. Pas de murs. Le soleil peut bien faire étinceler son armure d'or et de sang, le vent peut bien faire flotter sa terrible chevelure rousse, tel un vrai feu d'Enfer! Elle ne craint pas de se montrer. La peur, elle l'inspire et ne la ressent pas, car elle est Succube et fière, car elle est puissante et Reine ; car elle est Apharez Sycan, Maîtresse des Enfers!

Pour l'heure, elle a cependant cessé de contempler farouchement la Cité. Elle est assise sur un canapé de soie, dans la grande pièce qui donne sur le balcon. La pièce tout entière est tendue d'étoffes précieuses et ornée des pierreries les plus précieuses que le monde d'en-bas puisse produire. Les yeux clos, les mains enserrant la bague d'acier qui est le symbole de sa déternimation, se recueille-t-elle avant l'heure du grand combat? Folie... folie, vous dis-je! Le Force est la seule croyance qui ne décoive pas. Seuls les faibles ont besoin de ce genre de béquille. Et puis ... au fond ... elle n'a pas de dieu à prier.

Alors ses yeux s'ouvrent, fauves et flamboyants. L'ordre claque dans l'air, sonnant haut et clair dans la bouche de celle qui dirige la Caverne.

"Ouvrez les portes !!"

Elle se lève, tandis que devant elle, deux immenses battants de bronze s'écartent silencieusement. Derrière, un large escalier descendant mène vers l'intérieur de la demeure de pierre. Tout y est obscur et silencieux. Les escaliers se perdent dans l'ombre, mais à la texture du silence, on devine une pièce gigantesque. En quelques pas, Apharez se dresse en haut des marches. A contre-jour, elle baigne dans les rayons d'un soleil rougeâtre, silhouette rouge et noire, à la fois obscure et aveuglante. Autour d'elle, un halo de flammes semble pulser comme une tempête qui retient sa fureur, pour quelques instants encore.

"Démons!" appelle-t-elle dans l'ombre.

A ces mots, toutes les torches de la salle s'embrasent soudain, comme s'ouvriraient des yeux au regard de feu. Mais des yeux, il y en a d'autres. Dans l'immense salle sombre qui s'éclaire peu à peu, révélant un dédale de colonnes, de plates-formes et d'escaliers, jaillis de l'esprit d'un architecte dément, "ils" sont là. Ce n'est pas l'armée démoniaque. Même son avant-garde ne tiendrait pas dans cette salle, quelque soient ces dimensions. La multitude des êtres sombres est dehors, attendant l'ordre de ses maîtres pour rugir et hurler. Mais ... à mesure que l'ombre n'est plus totale, plissez les yeux. Ici et là, voyez-vous ces formes noires, plus nettes? Voyez-vous, à peine estompées, les silhouettes de ceux qui attendent?

Ils ont patienté. Ils l'auraient fait toute l'éternité, s'il l'avait fallu, silencieux dans la pièce noire. Ils ont attendu que la grande porte s'ouvre et que la silhouette de flamme s'y encadre, flamboyante! Immobiles, ils assistent à la fin de leur longue attente. Si leurs visage sont invisibles, on distingue l'éclat de leurs armes et la lueur de leurs yeux, luisants dans l'ombre, signe de leur présence et de leur puissance. Qui sont-ils? Leurs noms sont divers. Conseillers, Commandeurs, Démons majeurs, Seigneurs de Guerre, Elite, Généraux et bien d'autres titres, tous répondant à l'appel de leur Reine, eux, les démons parmi les plus redoutables de cette ère, l'état-major de la Caverne!

Tous se sont regroupés, eux qui agissent souvent séparément, tous ont convergé vers le centre de commandement de l'offensive. Tous attendent le signal qui, pour eux, déclenchera la bataille. Sans exception. Aussi bien Féline, assise en tailleur sur le sol, qu'Erkios appuyé sur son épée où semble déjà couler le sang ; ou que Raziel, tranquillement étendu de tout son long sur le sol, les mains croisés sous sa nuque ; depuis Vishnu qui s'est adossé à la paroi de pierre, que sa simple présence couvre de givre ; en passant par Alouqua, langoureusement installée sur les marches de pierre, Kïo formant une ronde inquiétante autour d'elle ; jusqu'à Iblîs enfin, debout en équilibre sur le sommet d'une colonne de marbre et dont la longue robe noire flotte en étendard de mort...

De trois marches - pas plus - descend leur maîtresse à tous. Son regard se pose sur ses généraux, tour à tour, exigeant une réponse de la part de chacun.

"Chacun a-t-il achevé sa tâche?"

Attendre, toujours attendre, le temps semble se figer dans une attente éternelle, aucun souffle d'air ne traverse la pièce sombre, aucun rayon de soleil ne pénètre en ces lieux, les portes sont fermées, on entends à peine quelques respirations çà et là, les ténébres semblent peser dans la salle, pourtant, les personnes présentes semblent s'en accomoder sans peine... Et ils attendent.
Qui sont-ils ? Combien ? Comment ? D'où ? Tant de questions, sans réponses, et ceux qui attendent se moquent de ces réponses, elles leur sont inutiles, alors ils attendent... Qu'attendent-ils d'ailleurs ? Le jugement dernier ? L'apocalypse ? ... Non, c'est inutile, puisqu'ils en sont la cause première. Car ce sont bien eux qui apportent le malheur à la surface, eux qui embrasent le désespoir, eux qui reduissent l'espoir, eux encore qui detruisent les âmes, et eux toujours qui provoquent les cataclysmes.
... Je vois qu'à present, vous comprenez un peu mieux qui ils sont ? Le devinez-vous ? Y voyez vous plus clair ? Non ? Ce mystère, en votre esprit ne s'eclaircit point ? ... Vraiment, je vais être oblîgée de vous le révéler. Quoique je préfére laisser la maîtresse des lieux vous l'annoncer. Car elle murmure leurs natures... Démons... Enfants du carnage et de la chair... Ils viennent assouvir leur soif de sang aujourd'hui, ne restez pas sur leur chemin, partez, vite, fuyez, enfants d'Elament, car les démons n'attendent plus, car Elle est arrivée, Apharez Sycan est arrivée.

Un ordre ? Non, nul ordre ne fut donné, nul formule ne fut prononcée, et pourtant, les lumières chassèrent les ténébres de la pièce vivement, révélant ainsi aux yeux de tous les démons. Pas n'importe quels démons, c'était l'élite, les dirigeants, les commandants qui attendaient ici. Et lentement, l'un d'entre eux releva les yeux... Des yeux sans vie au fon desquels dansaient deux flammes violettes, qui permettaient de confirmer la présence de mort dans ce corps beau, qui semblait sculpter par les Dieux eux-mêmes... Quoiqu'aucun dieu n'aurait jamais pensé à créer une créature aussi peu décente, non, c'était plutôt une créature née du feu de l'Enfer premier, véritable, qui pour assouvir ses vice, avait du imaginer les succubes, et Alouqua semblait descendre des premières femmes démoniquiaques, celles qui avaient autrefois combattues les Dieux Elementaires. Oui, car c'était bien Alouqua qui se trouvait ici, à attendre en compagnie des autres Commandants.

Lovée sur les marches de pierres d'un escalier latéral qui commencait sur le sol de marbre, pour finir sans utilitée contre un mur, sans porte. Avec grâce et élégance, semblant presque insouciante de la guerre toute proche, la succube vampirique est langoureusement allongée contre la pierre, face à la salle. Evidemment, elle portait l'armure de Zana, l'armure de Lilith autrefois. Celle-ci avait été forgée dans un métal corrompu, ce qui lui donnait cette couleur noir ébène, les extrémitées étaient toutes en pointes, menaçant les futurs adversaires, les parties métaliques recouvraient moins de peau qu'une armure normale, mais cela n'était pas anormal puisque c'était une armure de succube, qui se devait de mettre en valeur la beauté et la férocité de sa propriétaire.
Une sorte de casque-couronne ornait son crâne, la démone pouvait cacher ses yeux à tous d'un seul mot mais grâce à une faculté de ce "casque", la visière noir et solide qui pouvait recouvrir ses yeux lui permettait de garder sa vue. Des gantelets de fer semblaient incrustés dans sa peau, ils étaient prêts à parer les attaque visant ses gracieux doigts. Une épée du même métal noir pendait normalement à sa ceinture, mais pour le moment, elle était posée sur une marche devant la vampire, la dague de Lilith était cachée dans son cuissard gauche, quant à sa chaîne d'Adamant, renfermant l'esprit de Kïo, elle commencait dans la main d'Alouqua, formait un cercle protecteur et dissuasif autour d'elle, avant de se terminer en pointe à l'avant. Toute son attitude montrait l'arrogance, l'effronterie, l'insolence ! Mais c'était normal, elle était une succube.

Les portes s'étaient ouvertes, elle était entrée, elle avait descendu trois marches, elle les avaient regardés, et quand ses yeux passèrent sur Alouqua, la succube ne put refouler son admiration pour Apharez, la plus puissante des démons ici, capable de tous les exterminer. Elle ne put la refouler certes, mais elle put la cacher, on ne montre pas son admiration à un démon, cela peut devenir dangereux. La succube avait levé son visage blême et observait ses compagnons : Erkios, qu'elle n'avait rencontré qu'une seule fois, Féline dont elle avait seulement entendu parler, Vishnu, qu'elle avait amené à la Caverne, Raziel, qu'elle avait elle-même corrompu; et Iblîs, celui avait participé à son histoire, et enfin, celle qui les surplentait tous, celle qui allait les menait à la victoire : Apharez Sycan, la succube Reine des Enfers, de la Caverne. C'était plus que l'élite, c'était le centre nevralgique de l'Armée démoniaque... A sa question posée, Alouqua repondit en premier, avec peut-être trop de hardiesse, mais sans aller trop loin avec sa maîtresse :

"Ma tâche est un succès total, de plus je ne vous cacherais pas que j'y aie pris un plaisir immense."

Un sourire sadique grace auquel on apercevait aisèment ses belles canines sanglantes aparrut sur son visage, ne laissant aucun doute sur ce "plaisir immense"... Il suffit d'avoir un semblant d'imagination pour le deviner.

Silence de mort , il pesait lourd dans cette pièce , bien des soldats étaient présent aujourd’hui …Les plus impressionnant étaient réunis autour d’Apharez ,cette femme incarnait toute la puissance du mal , elle rayonnait d’une énergie malveillante , autour d’elle il y avait les démons les plus cruels mais aussi les plus puissants…Elle avait réuni les plus grands cerveau parmi les démons , les plus grands stratège, les meilleurs en matière d’infiltration , en matière de force brut et de techniques , en contrôle et en combat proche …Cette femme allait obtenir ce qu’elle désirait le plus au monde , la mort de son ennemie jurée , sa tête tomberait sur ce champ de bataille…

Mais bien que son charisme et sa force emplissait toute la salle, les plus grands généraux étaient tous présent … Ils avaient tous une caractéristique précise c’était assez grisant de ce trouver au milieu de ces puissances supérieurs … Il y avait Iblis, le plus puissant après Apharez, il avait choisi de se mettre en hauteur dans une posture toute a son avantage sa cape laissant implicitement comprendre l’étendu de sa puissance par un aura noirci… Vishnu retrouvait dans son aura quelque chose de commun avec le sien , ceci étant sans doute du a la proximité de leurs pouvoirs…Un peu plus près d’Apharez était assise Féline , la demoiselle était en tailleur semblait attendre le combat avec une sérénité laissant malgré tout sentir un tract certain …Elle était une ancienne élementiste et avait quitter la cité pour se rallier au force du chaos …La raison avait échapper aux corbeaux c’ est pour ca que Vishnu n’avait eu vent de son ancienne vie …Sa puissance n’était pas aussi grande que celle des démons supérieurs mais elle était malgré tout doté de quelque chose qu’elle cachait …

Il y avait aussi Erkios appuyé sur son épée où semble déjà couler le sang , il était doté d’un grand pouvoir antagoniste de celui de Vishnu , mais Vishnu se sentait proche de lui , c’était un semi démon , il avait contrôlé le feu avant de devenir le puissant démon qu’il était devenu … Un peu plus loin l’on pouvait voir Raziel, étendu sur le sol, Il semblait a demi conscient et sentait encore pleinement l’odeur de la cité , il ne devait pas les avoir rejoint il y a longtemps , les mains croisés sous sa nuque il ne semblait pas prêter attention aux autres ; Il ne restait plus que deux autres personnes qu’il ne connaissait que peu , Alouqua , une grande maitrise avec un certain charisme propre au succube …Ce qui apparaissait le plus étrange avant tout c’est que tous avait une connaissance en commun …Un certain Azazel il avait , selon les oiseaux , été soit le serviteur des démons , l’ami de certain , ou l’ennemi farouche des autres …Il restait malgré tout un inconnu pour Vishnu , il n’avait rien appris sur lui tant la nature de son pouvoir que ces capacités aux combats…

Vishnu arrêta ici ces constatations pour ce concentrer sur Apharez elle venait de demander si il c’était tous acquittés de leurs taches …Vishnu releva la tête posant ces yeux sur le succube…La nappe de givre se fit plus grande encore quand il acquiesça … Il ne répondit pas avec des mots cela n’était pas nécessaire, il remarqua juste l’engouement que portait Alouqua à répondre …Les autres n’avait encore rien dit …

Ténèbres et silence étaient maîtres dans la pièce où il avait été conduit, il n’en revenait pas encore… Lui, Raziel se retrouvait parmis les pires fléaux du monde, l’alliance crainte de tout Elament et des environs, l’état-major infernal où. Allongé sur le sol froid, Raziel revêtait une armure d’un métal corrompu bleu nuit, elle se composait de plaques de ce métal rappelant les attributs de l’animal symbole par excellence des vampires, la chauve-souris, nocturne prédateur, on retrouvait aux épaulières, des griffes, les buste ressemblait à deux ailes sombres refermées sur le corps du vampire, enfin, le casque représentait le visage de l’animal, entre deux crocs apparaissait la bouche de Raziel et à travers deux fentes la lueur rouge de ses yeux.
À son flanc, reposait Darckness, fraîchement subtilisée chez Clad, la lâme maudite capable se diviser en cinq fouets semblait réclamer le sang des élamentiens au moins autant que son nouveau propriétaire… Depuis trop longtemps, elle sommeillait au fin fond de la citée, dans l’arrière salle poussiéreuse d’un échoppe.

Autour de lui, ennemis d’hier, Erkios, Iblis Nemrodus, Alouqua dont deux qu’il avait affrontés et avait essuyé de cuisants échecs, le troisième avait fait une brève apparition à la fin de la bataille des collines. Et était craint à la citée comme un ancien et puissant démon, dont on racontait que la force allait même jusqu’à dépasser celle de certains professeurs.
Enfin il y avait un personnage qu’il n’avait jamais rencontré ni n’en avait même jamais entendu parlé, appuyé sur un colonne que sa seule présence semblait pouvoir geler. Mais surtout il y avait Féline, il ne l’avait pas revue depuis cette fameuse nuit, mais les retrouvailles avaient été glaciales, les sentiments n’ont rien à faire dan la tête des soldats, et toutes faiblesse les conduiraient à la mort, il avait donc pris place loin de cette demi démone. De tous les puissants démons présents dans la salle, elle était la seule dont il pensait pouvoir égaler le niveau, et encore, il ne connaissait pas ses récents progrès, autant considérer que de tous, il était le plus faible.

Cela faisait si longtemps qu’ils attendaient, mais aucun ne semblait ni s’impatienter, ni même prononçait un mot… Bien que l’un des leurs, Raziel se sentait un peu à part du fait de son arrivée tardive et de sa propulsion à de si hautes responsabilités… C’était sans doute ce que voulait dire Alouqua lorsqu’elle parlait d’être « à l’avant des troupes». Bref il ne comprenait pas vraiment d’où leur venait cette soumission, cela ne ressemblait ni à de la crainte, ni de la fascination, mais probablement un mélange terrible de tous ces facteurs de puissance que possédait leur maîtresse.

Autre chose le perturbait, pourquoi lui faire si subitement confiance ? Après tout, il pourrait très bien les trahir à tout moment, faire écrouler leurs plans pour toujours, quoi qu’il serait sans doute mort avant d’y avoir même songé… De plus, cette ascension fulgurante allait attirer les jalousies chez les démons. Au diable ces larves il avait autres choses à penser.

Perdu dans ses réflexions, il en fut tiré en hâte par une voix qui fit trembler les murs et qui appelait aux démons… Les troches s’allumèrent faisant naître une lumière aveuglante après l’obscurité. Rayonnante comme un feu de l’enfer, Apharez Sycan était parmis eux, la puissance émanait d’elle comme jamais, une fureur sans borne jaillissait de ces yeux.
Elle descendit trois marches et demanda à chacun s’il avait accompli sa mission. La pupille rouge et étincelante du vampire roula dans son orbite derrière la fente du casque et fixa sa nouvelle maîtresse, pour elle, il allait devoir risquer sa vie dans les heures suivante, car le fait qu’il aille au combat en se régalant déjà du sang succulent des élèves de la ville, ne changeais pas qu’il ne serait qu’un pion parmis les autres.
Alouqua s’empressa de répondre la première et y mit tout son entrain. Vishnu, l’homme au givre acquiesça…
À son tour Raziel balaya l’air de sa main avec négligence, et des petites flammèches se détachèrent des torches pour tourner autour.

« Timerta est ressortie de son trou, elle à bloqué la porte on ne peut plus l’ouvrir avec les pouvoirs élémentaires… Et je doute qu’un bélier nous soit d’une grande utilité pour l’ouvrir, il y forcement un moyen de rompre le sceau, il ne reste plus qu’à le trouver. »

Quel mal il avait à cacher son excitation, si Apharez était là, alors se n’était plus qu’une question d’heure, bientôt, à Elament s’ouvrirait le grand festin, des rivières de sang pour lui seul

[Hj vishnu, Kio n'est que l'esprit e la chaîne de Alouqua ce n'est pas un personnage.
Hj2 je ne savais pas quelle était le boulot de Raziel alors j'ai mis ça comme réponse. j'éspère que ça ira.]

[J'attendais l'arrivée d'Erkios, mais il ne semble pas décidé à s'inscrire...? Bon, on ne peut pas jouer à sa place, alors je considère qu'il est là, mais qu'il n'intervient pas de façon majeure.]

J'attendrai que le monde change, que tournent les vents et que l'heure sonne à l'horloge de l'éternité.

Le tout premier, il était entré dans cette chambre obscure. Peut-être même était-il surgi avec elle des profondeurs de la terre, noire vomissure de l'enfer. Seul, dans l'ombre complète, il avait patienté, supprimant de sa conscience la notion de temps. Cela avait été pour une nuit, cela aurait pu être pour un millénaire. La durée, les secondes qui s'écoulent, n'avaient de valeur que pour les mortels. Pourraient-ils comprendre? Non. Pas ainsi, pas tels qu'ils sont, prisonniers de cette dégoûtante cellule, ce maudit corps de sang et d'excréments.

Si un jour, ils mangeaient d'une quelconque ambroisie, nourriture des dieux qui les libérerait de leur enveloppe pourrissante, peut-être leurs yeux s'ouvriraient-ils. Un voile tomberait de devant leurs yeux. Ils contempleraient la route qui s'étend devant eux, à l'infini, le cours du temps qui jamais ne s'arrêtera. Le murmure de l'univers chanterait à leurs oreilles, et alors, peut-être sauraient-ils. Que les bruits du présent peuvent perdre toute importance devant le silence de l'éternité, qu'ils n'étaient qu'atomes insignifiants. Les choses de l'existence pâliraient peu à peu, quand ils sauraient le passé et l'avenir n'ont plus de limites. Oui, qu'était-ce qu'une misérable nuit à attendre?

A peine avait-il perçu l'arrivée successive des autres, perdu dans un rêve que même eux auraient appelé "folie". Même eux, n'étaient que des enfants. Et Apharez elle-même l'aurait été aux yeux d'Iblîs, si elle n'avait pas autre chose. C'était particulièrement visible à présent qu'elle se tenait devant eux, environnée des flammes de l'enfer. Certes cette femme n'avait pas vécu assez longtemps pour sentir le temps se distordre comme une illusion qui s'enfuit de devant le regard des immortels. Mais elle avait déchiré elle-même ce voile, car elle avait regardé au fond de quelque chose de plus grand que le temps et l'espace.

N'est-ce pas, Maîtresse des Enfers? Tu as vu le Pouvoir, jusqu'au fond, tu as regardé sa grandeur et la petitesse des vies mortelles. Comme je l'ai Vu au moment où on m'a arraché mes pouvoirs pour me plonger dans le noir infini, je sais que tu as Vu, toi aussi. Si j'ai goûté à l'ambroisie, tu as bu le nectar, et tous deux ont ouvert nos yeux. Là où j'ai écouté le requiem de l'éternité silencieuse, tu as plongé ton regard au fond des flammes de la puissance, et ces deux abîmes recelaient la même Vérité. Et contrairement à moi, tu as découvert cette vérité sans déchoir. Pour cette raison, j'ai ployé le genou devant toi, et non devant d'autres qui se sont pris au piège de la domination - fous qu'ils sont. Pour cette raison, jamais tu n'auras de plus fidèle serviteur que le prince de la nuit, tant que tu nous mèneras de ce que nous avons vu.

Voilà ce à quoi a songé Iblîs, au cours de cette longue nuit avant de s'engager au coeur de la grande bataille. Voilà ce qu'il pense en ouvrant ses yeux sans fond.

Autour de lui, tous ont confirmé l'achèvement de leurs missions. D'un signe de la tête, il rend compte de la sienne : la Garde des Sorciers est achevée, ainsi que les deux tâches particulières qui lui ont été confiées. Le dernier, Erkios, ne dit rien, mais Iblîs est bien placé pour savoir que son rôle a été parfaitement rempli.

"L'armée est en place" conclut-il. "Nous n'attendons que votre signal pour attaquer."

Oui, ils sont prêts. Plus prêts qu'ils ne le seront jamais.

Assise en tailleur, la jeune démone avait attendu dans un calme total. Les yeux rivés vers les portes sans le moindre mouvement. Elle méditait... Quoi de mieux ? C'était la seule chose qu'elle pouvait faire en cet instant. Ses yeux reflétés les ténèbres de son âme. Sa posture était décontractée et droite. On ne pouvait distinguer aucune émotion sur son visage mais en elle, Féline brûlait d'impatience. Cela faisait si longtemps qu'elle avait espéré ce moment. Elle s'était entraînée avec acharnement durant presque deux ans pour perfectionner ses pouvoirs et ses techniques. Ce n'était cependant que durant sa dernière mission qu'elle avait réussir à accroitre toutes ses capacités et atteindre un niveau nettement plus élevé qu'autrefois. De plus elle possèdait désormais les pouvoirs démoniaques...

Quel long chemin pour en arriver là... A peine la majorité et sa vie était déjà bien remplie. Au final, la jeune femme avait laissé son ombre l'envahir de tout son être...

Concentrée, le regard perdu dans un autre monde, elle distinguait parfaitement ses différents confrères... Iblîs, debout en équilibre sur le sommet d'une colonne de marbre vêtu d'une longue robe noire, incarnant toute la puissance et la froideur des ténèbres... Erkios, celui qui l'avait, en grande partie, mené jusqu'ici, celui qu'elle avait toujours observé avec une grande attention et d'où elle avait tout appris. Il y avait aussi cette femme étrange qu'elle ne connaissait pas vraiment. Puis cet autre démon... Aussi froid que son propre coeur. Jamais elle n'avait entendu parler de lui. Alors que Féline maintenait en permanence son aura cachait, de lui émanait son aura en disait long sur sa puissance... Une aura malfaisante... Enfin, son esprit passa sur le vampire... Un vampire parmi les démons ? Bin oui... Mais pas n'importe lequel... Raziel, le seul qu'elle n'avait jamais aimé... Persuadée qu'il était déjà mort, elle avait effacé tous sentiments en elle. Plus rien ne l'influençait. Et elle avait même réussit à oublier le simple sens du mot "ami". Après la perte de son don, le coeur de Féline était devenu de glace... Elle avait sans cesse soif de sang et de souffrance... Comment pourrait-on croire qu'elle est née avec une moitié ange à ce jour...

La bataille était enfin là, à la porte... Tous ici présent avaient cette soif de vengeance, de pouvoirs et de sang. Tous avaient attendu impatiemment ce jour... Certains avaient attendu des millénaires, d'autres des siècles et encore certain comme elle, des années... Mais ils s'étaient réunis... Réunis pour vaincre... Ils obtenaient enfin leur satisfaction commune... Ce soir un immense nuage noir règne en maître et s'apprête à déverser le mal sans compter...

Soudain la jeune démone sortie de ses méditations et un sourire de satisfaction s'étira sur son visage... Apharez... La reine du mal, Divinité des Enfers, se trouvait là en haut des marches. A sa question, chacun à son tour répondit... Féline écouta en silence toujours sans un geste... Ce n'est qu'aux paroles d'Iblis que la jeune femme bougea enfin... Elle se releva avec douceur et souplesse, ses ailes corbeaux repliées , son sac noir sur son épaule, ses cheveux noués d'un ruban ébène et sa dague à la ceinture, sa voix fluide et menaçante retentit presque dans un murmure malicieux... "Toutes missions accomplies nous sommes prêt à vous suivre dans ce combat décisif... Jusqu'à la mort à vos côtés..."

L'un après l'autre, tous ont rendu compte. Apharez laisse un sourire flotter sur ses lèvres. Qu'il est agréable, ce sentiment ...

La domination? L'orgueil de son autorité? Non. Plutôt la conscience du résultat de ses efforts. Certes, les démons sont une chose, et qui ne serait pas satisfait de disposer, entièrement à ses ordres, d'une armée aussi formidable. Mais s'enivrer de la domination qu'on possède sur les autres, c'est montrer qu'on en est indigne, et incapable de s'en servir. L'important, ce n'est pas les individus, mais ce qu'ils forment. La Caverne. Voilà le véritable enfant d'Apharez. Elle l'a conçue à partir de rien, elle la fait grandir par ses soins et par sa force. Là voilà grande à présent, prête pour le but qu'elle lui a fixé, voilà déjà tant d'années. Prête à combattre Layna Timerta et la Cité d'Elament - à combattre et à vaincre.

"Très bien. La carte!" ajoute-t-elle à l'intention des deux démons debout derrière elle.

Ces deux gradés sont des seigneurs de guerre formés par les Commandants eux-mêmes. Quoique n'ayant pas le niveau d'un capitaine, Thanos est un des meilleurs guerriers de l'armée. Il a été entraîné durement par Erkios, puis par Vishnu depuis son arrivée à la Caverne. En l'absence des chefs, la garde de la Caverne lui a été confiée, ainsi que la tâche d'amener d'éventuels renforts sur le champ de bataille. Quand à Raven, c'est un incube ayant suivi l'enseignement d'Alouqua et qu'Iblîs a initié à la magie noire. Téléporteur doué, il accompagnera Aphaerz sur le champ de bataille et sera son messager personnel, afin de porter ses messages à l'ensemble de l'armée.

Tous deux actionnent un mécanisme caché, et une table de pierre se dégage lentement du sol, au pied des escaliers. Puis, silencieusement, ils y déroulent de grands parchemins et regagnent leur place. Entretemps, Apharez est descendue dans cette direction, faisant signe à ses généraux d'en faire autant. La Maîtresse des Enfers posa la main sur le coin de la pierre froide, doigts écartés.

"Ecoutez-moi bien à présent, car je ne me répéterai pas. Comme l'a dit Raziel, la Porte d'Elament est désormais close. Ni moi, ni même les elémentalistes qui se sont ralliés à nous ne pourront l'ouvrir. Timerta s'imagine peut-être que nous allons attaquer de la même façon que les démons qui s'en sont pris à la Cité il y a quelques siècles : à l'entrée. Ce n'est pas mon intention. Je ne veux pas entrer dans cette ville comme une invitée. Je veux la raser jusqu'à ce que la dernière pierre de ses murailles soit réduite à ... cela."

Un craquement retentissant résonne sous la voûte de pierre. Les doigts d'Apharez se sont soudain crispés sur le coin de la dalle de pierre, la pulvérisant sans plus d'effort qu'un enfant qui écrase une feuille de papier. Et si le visage de la succube est d'un calme glacé, la puissance de sa poigne est telle que c'est une fine poudre grise qui coule entre ses doigts. La main d'une Reine de l'Enfer ... plus d'un démon imprudent l'avait sentie se refermer autour de son cou. Tous avaient hurlé longtemps alors que la mâchoire d'acier écrasait lentement chacune de leurs vertèbres - et fasse le ciel qu'un jour ce soit la gorge délicate de Layna qui s'y trouve! Une fois la pierre broyée, la main s'ouvrit lentement. Et comme si rien ne s'était passé, elle revient pointer la carte.

"Nous n'attaquerons ni spécialement la Porte, ni rien en particulier. Nous déferlerons de partout. Je veux que quand les magiciens lèveront les yeux, ils voient un océan de fer les entourer! Nous nous en prendrons à tous les points faibles, à toutes les ouvertures, et là où il n'y en aura pas, nous nous chargerons d'en percer! En plus de moi, sur vous six, quatre auront non seulement leurs tâches personnelles à mener dans la bataille, mais devront diriger une armée sur différents front autour d'Elament."

Impérieux, dominateurs, les yeux mordorés viennent se poser tour à tour sur chacun des commandants.

Ils s'arrêtent soudain sur Alouqua, en tenue de combat et toujours armée de sa fidèle Kïo. Quoique nouvellement arrivée à la Caverne, la succube avait prouvé sa compétence : elle avait pris le commandement de la très nombreuse et indisciplinée troupe des incubes et des succubes, et non contente de s'en faire respecter d'une main de fer, les avait entraînés et perfectionnés bien plus efficacement que son prédécesseur. C'était près de dix mille démons à apparence humaine qu'elle tenait sous ses ordres. Elle avait le charisme et la puissance d'un meneur d'hommes. On pouvait lui confier l'armée la plus nombreuse sans craindre les débordements.

"Alouqua! Tu ouvriras le bal. Tu attaqueras la muraille Nord : c'est la plus étendue, mais tu auras toute la plaine pour masser tes troupes. N'oublie pas que ton rôle est vital, parce que le premier choc donnera le ton à la bataille toute entière. Encore une chose..." ajouta Apharez avec une pointe d'ironie. "J'ignore qui dirigera les défenses, mais l'un de mes espions m'a indiqué que ceux qui combattront là seront essentiellement ... des hommes. C'est l'idéal pour toi et tes troupes. Je te laisse le choix des méthodes."

Prenant une pièce au hasard dans le jeu d'échecs qui était déposé sur la table, Apharez la posa sur la table, au Nord de la Cité. Puis elle leva les yeux sur le général suivant, celui qui attaquerait immédiatement après Alouqua. Cette seconde vague ne serait ni une attaque de masse, ni un raid de troupes légères. Ce serait une offensive intermédiaire, où le rôle du commandant était essentiel. Sur cette position difficile, car trompeusement faible, il ne fallait pas un guerrier mais un stratège. Une seule personne parmi les démons présents pouvait s'en charger.

"Iblîs, tu t'occuperas de l'ouest. Là, la muraille est beaucoup plus faible qu'ailleurs, vu que le Square Xéna fait tampon. Tu auras l'armée la plus variée et des machines de guerre, pour faire face à toutes les situations possibles. Mais sois très prudent, car selon la façon dont Layna l'utilisera, ce jardin peut devenir l'un des fronts les plus dangereux."

Elle n'ajouta rien, et placa une nouvelle pèce sur la carte. Les longues explications n'étaient pas nécessaires pour Iblîs. Non seulement son esprit tortueux saisissait à demi-mot tout ce qu'il était nécessaie de savoir, mais il avait également participé à la construction des plans de bataille, et il était le mieux placé pour savoir que ce commandement était loin d'être aussi facile qu'il y paraissait.

La tâche suivante était tout l'inverse : apparemment presque impossible à attaquer, elle était en fait un point faible du système de défense d'Elament ... pour que les choses se présentent ainsi, il fallait user de l'élément de surprise. Il fallait ici des troupes inhabituelles, et un comandant que personne ou presque à Elament ne connaissait.

"Ensuite ... le front de l'Est est situé tout près du bout des Falaises de Fëlt. Il y a juste une étroite bande de terre entre le mur et le vide. Timerta peut vaguement s'attendre à une attaque surprise ici, mais la surprise va être plus grosse que prévu. Vishnu, je te confie des troupes un peu spéciales. Là-dedans" annonça-t-elle en tapotant un rouleau de parchemin, "il y a les détails du raid. Tu verras pourquoi, mais le point essentiel est que ton attaque devra être foudroyante. Je veux que ce front tombe rapidement."

Elle lança le rouleau à Vishnu, puis placa non pas une, mais deux nouvelles pièces sur la carte. L'une représentait le front Est où le plus jeune des frères Garland mènerait son attaque. Dans le parchemin, il était expliqué le plan d'assaut. Il aurait sous ses ordres une troupe pas très orthodoxe, composée d'Ogres, de Trolls, de Vampires, de Drows et même d'Hybrides. Mais il disposerait également de la Garde des Sorciers. Cette unité de magiciens noirs se disperserait sur tous les fronts pour aider les troupes, mais au début de la bataille, elle aurait une mission précise. Elle devait escorter les troupes de Vishnu, en les maintenant sous un sortilège d'illusion qui dissimulerait leur nombre. Les elémentalistes de ce front croiraient n'avoir affaire à une armée d'à peine 400 assaillants, mais constaterait avec stupéfaction qu'il y en aurait tout à coup dix fois plus...

"Je n'ai aucun moyen de savoir où Timerta sera pendant la bataille. Je serai claire : que personne n'essaye de l'engager en combat singulier. Aucun d'entre vous ne peut l'affronter d'égal à égal, et je me réserve le plaisir de dépecer cette elfe moi-même. En attendant, je m'occuperai du Lac. Un de nos alliés, la Reine des créatures du Lac, m'a appris qu'il existe une entrée du dortoir des Aquas sous l'eau. J'ai ma petite idée sur la personne qui défendra ce passage. Vu sa puissance, il vaut mieux que je m'en charge moi-même. D'ailleurs, nous avons une vieille discussion à conclure toutes les deux."

Une sorte de sourire passa sur les lèvres d'Apharez, avant qu'elle ne reporte son attention sur l'instant présent. Elle s'assit sur les marches noires et s'étira.

"Si quelqu'un a une question, qu'il la pose avant que je continue. Et profitez-en, parce que je ne supporte pas que l'on m'interrompe."

Chacun avait répondu. Chacun avait accompli son devoir envers la Caverne. D'abord, la Reine demanda - quoique demander est un mot un peu faible - la carte, celle qu'ils consulteraient pour mettre en place leur stratégie. Tous avaient un rôle dans cette bataille, et ils méneraient leur quête à bien, pour le règne des démons ! Debout derrière Apharez, deux démons se tenaient debout. Deux hauts gradés, pas autant qu'eux, certes, mais assez puissants pour être parvenu jusqu'ici. D'abord, le chef de la garde de la Caverne, Thanos, un très puissant démon, entraîné par Erkios et Vishnu. Puis Raven, son protégé, certainement l'incube le plus puissant an magie dans ses troupes. Pas si discrétement que cela, Alouqua lui envoya un clin d'oeil, ce qui provoqua un léger rougissement chez le beau démon, alors que, avec Thanos, ils actionnaient le mécanisme declenchant l'apparition d'une table de pierre, surlaquelle ils déposèrent divers parchemins, avant de regagner leur place, à l'arrière. Pendant ce temps, Sa Majesté Apharez était descendue jusqu'à la table, et d'un signe de la main intima à ses Généraux de s'approcher.

Sans trop se presser, Alouqua se redressa avec grâce sur les marches de pierre, et, récupérant Kïo, qu'elle attacha soignesement à sa ceinture, ainsi que son épée légère, elle rejoignit la Maitresse des Enfers. Se postant à droite de la table, les deux mains posées sur la roche, la succube regarda un instant les plans, tout en écoutant la démone. Ses intentions étaient claires, et, quand elle detruit le coin de la pierre sans effort, Alouqua sourit. Sourit de sa puissance, de leur futur victoire, de cette ville qui sera assiégée, puis detruite... Qui pensait pouvoir resister à cette force ? A ces convictions ? Qui oserait se dresser face à eux, démons plus puissants que jamais ? Layna, evidemment, il fallait qu'elle s'en mêle, c'était plus fort qu'elle. Justice, courage, ensemble nous vaincrons !... Que de belles paroles pour rien. Elle perdrait, c'était certain ! Il ne pouvait en être autrement, pas après avoir vu cette main pulvériser le roc, tuer même. Et maintenant, Alouqua ne demanderait rien d'autre que de voir cette main puissante enserrer la gorge fragile de Timerta, et de lentement, vértèbre par vértèbre, l'étrangler, lui couper le souffle, et que sa dernière vision du monde soit sa cgère école en ruine, et ses élèves morts à ses pieds... Oui, quel futur s'annonçait à la Caverne !

Puis, la succube royale commença à parler de la stratégie de cette bataille... Pas de cible précise ? Tant mieux, cela éviterait les malentendus. Frapper vite, fort et bien. Voilà une phrase qui pouvait résumer facilement la tactique qui sera mise en place. Ô, la démone rêvait tellement de voir les mines déséspérées des habitants, leur visage décomposé, les regarder reculer, tomber, et tous gisant au sol... Quel somptueux spéctacle ce serait. De voir ces vies anéanties, ces humains écrasés, sur le sol, le visage en sang, le nez gonflé, les lèvres boursoufflées, les cheveux emmêlés, le ventre broyé... Son sourire n'en devint que plus sadique.

Soudain, Apharez fixa Alouqua du regard. Que pensait-elle ? La comblait-elle d'éloge ? Ou bien l'injuriait-elle ? Même en soutenant son regard froid et implacable, la vampire fut incapable de discerner ses sentiments. D'ailleurs, était-il possible de lire dans les yeux de la Maitresse des Enfers ? Peut-être Iblîs pourrait-il y arriver... Et encore, elle n'en était même pas sûr ! Mais Apharez annonça le front surlequel elle se battrait, et que ce sera elle qui attaquera la première, quelle honneur ! Mais le visage d'Alouqua ne changea pas, son sourire toujours collé sur sa figure. Tentant de ne pas baisser les yeux devant ce regard implacable. L'annonce suivante de la Reine, l'informait que la plupart des combattant sur ce frond seraient des hommes... Ah, ses succubes seront ravies, ces êtres sont si faciles à manipuler... Alors, la démone repondit, avec enthousiasme :

"C'est un très grand honneur pour moi de frapper la première Majesté."

Flatter un peu de temps en temps ne pouvait pas faire de mal. Et après tout, Apharez était leur Reine, il fallait tout de même montrer un minimum de docilité. Quant à sa stratégie, elle comptait bien utiliser ses succubes, en charmant d'abord ces hommes, puis, en les massacrant, ce qui serait plutôt la tâche des incubes, en effet, les démones étaient plus magicienne que combattante, bien qu'elles sachent se servir d'une épée si la situation l'exigeait. Ensuite, la succube s'adressa à Iblîs, lui confiant un des front les plus difficiles à attaquer, ou au contraire l'un des plus simples, non pas à cause des troupes de Layna, en vérité cela dependra des desseins de la directrice de l'école. Mais la Marcheur était plus que capable de s'occuper de ce front. Ensuite, elle donna des instructions à Vishnu, qui lui, devrait organisr une attaque foudroyante et puissante, une tâche assez ardue, mais Garland devait bien avoir l'experience nécessaire pour ce genre de manoeuvre.

La Reine donna d'autres instructions, au sujet de l'interdiction formelle d'attaquer Timerta. De toute manière, Alouqua n'en avait aucune envie, s'attaquer à plus que soi n'était pas son truc. Certes, elle pouvait se battre follement, avec une grande puissance, mais elle n'était atteinte par la folie au point d'engager un combat avec Layna... Ahahah qu'elle est bonne cette blague. Apharez leur demanda alors s'ils avaient des questions. Alouqua n'en avait aucune, c'était clair dans son esprit sombre, alors elle attendit d'observer les réactions de ses confrères.

Encore les échecs?

Assis en haut de son pilier, Iblîs ne put retenir un sourire. Les evènements prenaient parfois une ironie très grinçante. Elle - Apharez, qui voulez-vous que ce soit? - avait commencé à décrire son plan de bataille. Certes, il y avait participé ici et là, mais c'était la Maîtresse des Enfers qui était le vrai maître d'orchestre de l'offensive. Elle l'avait préparé, revu, repassé, l'avait poli et repoli, tel un mécanisme qu'aucun Deus Ex Machina ne pourrait arrêter. Et tout l'effort de cette force immense n'avait qu'un but : anéantir et anihiler définitivement jusqu'à la dernière trace de l'existence d'Elament ...

Avec un bruit sec, des figurines furent posées sur la carte. Une pièce pour chaque commandant qui recevait ses ordres ... Et si Iblîs souriait, ce n'était pas de jubilation devant les préparatifs de leur attaque. C'était ces petites formes de bois d'ébène qu'il fixait, comme si rien d'autre ne l'intéressait.

Le Fou noir fut le premier. Alouqua la succube.
Nombreux sont ceux qui croient que le Fou est une pièce tout juste bonne à défendre. Rien de plus faux. Certes, il se déplace uniquement en diagonale, mais c'est exactement cela qui le rend redoutable. Instinctivement, devant un plateau quadrillé, l'esprit a tendance à se focaliser sur les lignes horizontales et verticales. Or, il est très difficile de prévoir les déplacements d'une pièce capable d'agir de façon contraire à cette logique. Le fou est la pièce sournoise sur l'échiquier, celle qu'on néglige en la croyant inoffensive, et qui vous porte le coup fatal avant que vous ne compreniez que vous avez été manipulé. Ce n'est pas pour rien que dans une variante des échecs, l'autre nom du Fou est le Diable.
Diable ... Diablesse! La fille de Lilith était semblable. Ses pouvoirs n'étaient peut-être pas aussi impressionnants que d'autres, mais penser que vous pouvez baisser votre garde en sa présence est une très lourde erreur. Les habitants du front nord se rendraient vite compte qu'ils avaient "bénéficié" d'un des plus vicieux adversaires possibles...

La seconde pièce représentait ... lui-même.
Il ferma volontairement les yeux, s'obligeant à ne pas regarder quelle pièce lui avait échu. Le Pion? La Reine? Il ne chercherait pas à le savoir ...
Du reste, il y avait plus important. Apharez était en train de lui parler. Il enregistra ses mots et acquiesca d'un signe de tête. La mise en garde était justifiée. Le square Xéna ... certainement pas un front de tout repos. Certes, la muraille y était moins puissante qu'ailleurs. Mais ils attaquaient une Cité de magiciens. En tant que sorcier, il savait que le terrain pouvait complètement renverser les avantages quand le surnaturel entre en jeu. Layna y placerait certainement les elémentalistes capables de tirer le meilleur parti de l'environnement. Il faudrait être extrêmement prudent avec les armées. Là, c'était le coup de poker : quitte ou double ...

Tsk. Décidément, il préférait les échecs.

"Bien" répondit-il simplement.

A présent venait Vishnu. Vishnu qui fut symbolisé par ... le cavalier.
Iblis fronça les sourcils. Le cavalier? Certes, Apharez choisissait les pièces au hasard, mais c'était dommage. Il n'aurait pas choisi cette pièce pour représenter le cadet des Garland. C'était une pièce à double visage, trop retourse, qui aurait mieux convenu à ... Féline, par exemple. Quoique, à la réflexion ... elle pouvait se révéler bien choisie si on la comparait à la façon dont il attaquerait. Le cavalier est la seule figure à pouvoir passer au-dessus d'autres pièces, pour surgir exactement là où on ne l'attendait pas. C'était exactement la méthode choisie pour le front Est : une attaque inattendue sur un terrain peu propice à une bataille rangée. Un raid dont la réussite dépendait de l'effet de surprise. Un coup de ... cavalier, tout simplement. Oui, au final, pourquoi pas...

Ilîs reporta son attention sur Apharez. Des questions ... non, il n'en avait pas pour l'instant. Enfin, une peut-être : hormais elle-même, elle avait parlé de quatre commandants qui auraient une armée à mener. Tois seulement avaient reçu leurs ordres. Mais qu'il serait stupide de la poser. Tout viendrait en son temps...

Pas de question ... pas de discussion. Parfait, continuons. Un dernier pion se posa sur la table, juste devant l'entrée de la Cité. Et l'index d'Apharez vint pointer un troisième personnage dans le groupe des commandants. Celui qu'on attendait pas.

"Raziel!"

L'ordre avait sonné clair et impérieux sous la voûte. La succube ménagea une pause avant d'annoncer la suite.

"Tu auras l'occasion de prouver ta valeur et de te faire une place parmi nous. Je veux que tu t'attaques à la porte de la Cité. Je n'ai pas l'intention de la négliger, et je ne serai pas avare sur tes troupes. J'ignore à qui tu te heurteras, mais je penche pour Timerta elle-même ou pour notre cher professeur du Feu. Dans le premier cas, n'insiste pas et attends mon arrivée. Si c'est Naciniah qui défend la Porte, Alouqua te sortira de sa prison une petite surprise qui devrait te donner l'avantage."

Un léger sourire glissa sur les lèvres carmin, tandis que la Maîtresse des Enfers échangeait un regard avec l'interpellée. Entre femmes, et mieux encore entre succubes, on se comprend. Naciniah Naûr était un adversaire redoutable, mais les cartes seraient truquées, car ils possédaient un atout caché. Cet atout était un certain prisonnier confié aux "tendres" soins d'Alouqua. Une proie qui n'avait pas été des plus faciles à capturer, elle et Raziel en savaient quelque chose. Mais il se pourrait qu'il déstabilise fortement leur adversaire.

Mais même si Naja Notos était un otage utile, cela ne suffirait pas à gagner la victoire. En quelques mots, Apharez informa le commandant chargé de la Porte de sa véritable mission. Il ne s'agissait pas de chercher à passer au travers, mais seulement de la tester. Il devrait tenir le temps nécessaire pour trouver le moyen d'ouvrir, ou d'enfoncer cette maudite porte. Et ce, malgré la présence des défenseurs et le sceau de Layna posé sur la porte. La tâche n'était pas aisée, mais le jeu valait la chandelle : si la Porte s'ouvrait devant les Démons, la bataille était gagnée. Apharez avait visiblement son idée à ce sujet, mais elle n'en souffla pas mot. Seulement, chacun des commandants se vit ordonner d'obtempérer à toute demande de Raziel au cours de la bataille, quelle qu'elle soit. A lui d'envoyer à chacun les messagers nécessaires, quand il aurait déchiffré comment ouvrir cette porte.

A Erkios et Féline, aucun front ne fut confié, mais les raisons en étaient claires. En tant qu'espionne, la jeune femme était plus souple que les autres démons, plus adaptable. Elle resterait en soutien, prête à intervenir en cas de besoin. La Maîtresse des Enfers lui précisa qu'elle serait autonomes pendant la bataille, mais devrait se tenir prête à relever n'importe quel commandant si besoin. Elle lui confia une escorte réduite, mais composée d'eléments d'élite, puissants et rapides. Quand à Erkios, il était chargé du détachement qui attaquerait par les airs. Apharez conclut la ditribution d'ordres en indiquant la table posée devant elle.

"Que chacun de vous prenne en partant le parchemin à son nom. Il s'agit de vos ordres personnels et secrets. Quand vous quitterez ces lieux, vous aurez trois heures pour rejoindre vos troupes et toute la nuit pour vous positionner. A l'aube, quand mes Dragons rugiront, vous attaquerez. Avant qu'ils se taisent, je veux que le sang aie commencé à couler. Ne vous économisez pas. Ceci est une guerre totale ; la dernière offensive que nous mènerons comme Elament."

Apharez leva la tête vers le haut des escaliers. Le soleil était au milieu de sa course. Majestueusement, la succube fixa ses généraux. Peu à peu, les torches de la salle s'éteignirent. La seule source de lumière fut le haut de l'escalier, qui menait à la terrasse et son panorama.

"Je n'ai rien à ajouter." conclut-elle. "Vous savez ce que vous avez à faire, et je suppose que je n'ai pas besoin de vous faire de harangue. Allez."

Pourquoi aurait-il bougé? Seul son sort l'interessait, ce que feraient les autres ne l'aiderai pas, il prétait tout de même une oreille distraite aux paroles de la reine des enfer. Un sourire amusé se dessina sur son visage eclairé par les flammèches dansantes, les succubes contre... des hommes! Génial ces larves d'humains seraient pétrifiées devants la beauté parfaite de toutes ces succubes et de leur commandante la sulfureuse Alouqua. Ils n'auraient même pas le temps de voir la lame des incubes s'abattre sur leurs visage... Excellent.

La répartition semblait habile bien que parfois étrange, au Lac, on devinait que le professeur de l'eau serai posté, certes, elle était dangereuse, mais si Apharez s'y rendait, alors qui s'occuperai du plus grand danger d'Elament? Timerta serai livrée à l'un d'entre eux... Apharez était-elle l'inventeur de la roulette russe?

C'est alors que Raziel se mit à faire ses calculs, en bon lâche, il voulait à tout prix éviter la directrice, Iblis irait au square, les probabilités qu'il y rencontre le professeur des terras étaient grandes... Les seuls fronts, "neutres" de tout éléments seraient celui de Vishnu, d'Alouqua et...

"Raziel" son nom retentît et il se releva pour faire face à son nouveau maître.
C'est alors qu'elle lui donna une série d'ordres... Il allait diriger des troupes, lui? Pourquoi pas Erkios? Ou Féline? Enfin ces directives semblaient difficilement contestables.
Mais la suite fût des plus effrayantes, une chance sur deux, ça peut paraître énorme, comme faible, une chance sur deux d'affronter Timerta, c'étaient les estimations d'Apharez, que faire s'il appercevait un panache de cheuveux roux en haut des murailles, surplombant la muraille, les démons les plus durs se dégonfleraient ça serai une catastrophe...
Sinon, il devrai affronter son ancien professeur, Naûr, pas très réjuissant non plus, enfin, dans les tréfonts de l'enfer, il s'était entrainé à protéger son corp des flammes, sans doute la seule application de la magie du feu qui lui serai utile en combat, cela suffirait-il?

C'est alors qu'il fût encore plus stupéfait par la démonstration d'Apharez, alors elle aussi savait pour Naja? "Alors vous saviez." murmura-t-il stupéfait.
C'était donc ça, quelle naïf il avait été! Penser que les démons le voulaient pour ses bestioles en fait ils savaient tout de sa liaison, les doutes de Raziel s'en voyaiet confirmés... Devrait-il égorger Naja de ses mains? Le sort était cruel, mais, il ferait ce qu'il faudrait.

La suite était nettement plus interessante, alors comme ça, il devrai découvrir comment ouvrir la porte, et, encore plus amusant pourrait obtenir l'obéissance de chaque commandant, tous les moyens seraient mis en oeuvre pour cette ouverture... N'était-ce pas folie de lui confier ce si lourd fardeau? Non, il réussirai, tout simplement par ce qu'il l'avait décidé et qu'il ne reculerai devant
rien, l'entrevue n'était pas finie, mais déjà des idées malsaines affluaient dans son esprit, il ménerai une guerre psychologique à la citée, il les ferai descendre de ces fouttus remparts et les attireraient dans une sourissière.
Quant à Naûr si c'était-elle, il la rendrait tellement furieuse que ses ordres n'auraient plus la moindre cohérence... Il avait vu quel était son caractère et il comptait bien s'en servir.

"Pour Naja, ce n'est pas la peine, je m'arrangerai pour lui faire croire qu'il est avec moi, mais il est préférable que je ne m'encomre pas de ce genre de fardeau pour me concentrer sur la porte."

Puis il se mit en marche, il n'avaient pas beaucoup de temps pour être prêts. Il se saisit du parchemin qui lui était déstiné et se tourna vers Apharez.

"Je ne sais pas ce qui vous pousse à me faire autant confiance, ce n'est sans doute pas de la charité, et cela me parait un rôle trop important pour u simple test, quoi qu'il en soi, je ne vous décevrai pas..."

Il y a parfois des choses très simples, mais qui portent vraiment sur les nerfs. Généralement, ce sont des bruits ou des sensations désagréables ... voire franchement insupportables. Parfois, elles sont trop douces, comme l'odeur de certaines fleurs géantes, écoeurantes à forces d'être sucrées. D'autres sont discordantes, comme une flûte qui rate une note ou le bruit d'un insecte près de votre oreille, la nuit. Les pires sont aigües et crissantes. Comme le frottement d'une scie sur le métal. Comme le bruit d'une craie sur un tableau.

Comme le petit rire qui transperça soudain le silence.

"Il a raison !! Mais ne te torture pas trop l'esprit, général démoniaque. Tu verras, la confiance n'est pas quelque chose de fréquent chez nous ... "

Non loin de là, Iblîs était assis sur les marches de l'escalier. Apparemment, lui aussi avait décidé de quitter son perchoir. Comme toujours, sa voix était presque étouffée, aussi fantômatique que le souffle du vent entre les pierres, et pourtant un léger amusement y passait. Son visage livide se détachait curieusement sur le noir ambiant, comme un masque ... mais au milieu, ses yeux sans pupille fixaient le vampire. Ils n'étaient ni agressifs ni moqueurs, mais quelque chose mettait mal à l'aise dans ces iris vides comme ceux des aveugles.

Sans rien ajouter, le démon noir se leva et alla prendre son propre parchemin. En revenant, il passa à quelques centimètres de l'ancien Félistia. Si quelqu'un avait regardé, peut-être se serait-il étonné du sourire de sphinx qui flottait sur ses traits. Il était si rare que le Conseiller quitte son masque sans expression ... Mais qui aurait pu voir que les lèvres du démon avaient bougé, tout près de l'oreille du vampire? Qui aurait entendu ces mots presque inaudibles, comme le murmure des grands serpents?

"Mais tu sais, la vraie question est ... est-ce que tu peux vraiment nous trahir, Maître Vampire Raziel?"

Le temps de vous retourner, le sourire d'Iblîs s'éloignait déjà. Sans attendre de réponse, son propriétaire se fondit dans l'ombre, parti pour d'autres lieux. Pour son repaire sous la Caverne, peut-être. Ou pour quelque part ailleurs dans cette fortesse. Ou peut-être directement pour la Cité et la guerre. Mais sa voix spectrale continuerait peut-être de résonner dans la mémoire de Raziel, chuchotant son énigmatique question ...

Il y a des choses très simples, mais qui portent vraiment sur les nerfs. Généralement, ces choses, Raziel les maniait à la perfection, regardant de pauvres créatures de haut et jouants de leur coeur comme un enfant qui s'amuse à arracher les ailes d'un papillon pour le laisser au dessus d'une fourmillière.
Ce rire... il le connaissait, mais pourquoi ne le maniait-il pas lui?

La désagréable impression que les rôles étaient inversés le saisi à la gorge en même temps qu'il se retournait vers l'emetteur de se rire désagréable.
Un gran démon noir le fixait de ses yeux sans pupilles. Dans cette pénombre, devant ce spectacle, et, sans doute pour la premiere fois depuis des temps immémoriaux, il se sentait comme un enfant, minuscule et nu. Au combien il aurai aimé se trouvait ailleur, n'importe où tant que cet endroit se trouvait à des milliers de kilomètres de la porte de ces yeux blancs. Mais qu'elle folie l'avait conduit dans cet endroit, s'il savait une chose c'était qu'il n'était pas comme eux qui l'entourait. L'espace d'une seconde ce regard l'avait transformé en félistia froussard.

Des paroles? Que venait-il de dire, celà avait-il la moindre importance dans une telle situation? De toute manière, il était trop tard, ce genre de sombre personnage n'est pas du genre à répeter cent fois la même chose...
Le temps de sortir de ses pensées avait suffit à Iblis pour quitter son perchoir!
S'il était sur d'une chose c'était que celui-ci n'en avait pas fini de son petit jeu, et s'il voulait à tout prix eviter quelque chose c'était de le perdre de vue.

Pourtant il dut se retenir de sursauter en s'apercevant que la masse noire était maintenant à quelques centimètres de son oreille. Le murmure du démon le figea un instant, "les trahir"? Quelle folie ce serai, non il parlait plutot de confiance en sa réussite, enfin, la question était très bien posée, pouvait-il les trahir? Du point de vue du cran, il le pourrait en effet, mais serai-ce interessant pour lui, probablement pas, il ne pourrai pas y survivre, puisque de toute maniere ils allaient vaincre Elament.

Et puis, une nouvelle raison venait de s'ajouter aux autres, lentement, dans la nuit, son expression de surprise se mua en sourire. Ce type... Il avait calculé jusqu'au moinde de ses gestes, pesé minutieusement chaque mot pour fialement arriver à geler le sang de Raziel, qui pensait tout de même avoir le coeur bien accroché.
Il se retourna vers la silouhette s'éloignant, son sourire toujours affiché sur son visage.

*Alors c'est lui... Le plus talentueux des généraux d'Apharez, Iblis Nemrodus... Décidemment il y a des gens bien interressants ici, voyons voir ce que ça va donner.*

Son rire grinçant raisonna à son tour dans la nuit alors qu'il quittait la salle pour aller voir un moment les esclaves. Naja serai une piece maîtresse dans la bataille finalement.

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