Annonce de l'arrivée de la Bataille [topic mono-messagique]

Dans les tréfonds de l'école, sous les étages, par delà des couloirs que même les plus anciens élèves n'ont jamais parcouru, où les échos des rires et des pas ne sont plus que des souvenirs très lointains, où les portes ne tiennent plus que par l'immobilité même de l'air, se trouvent des salles.
Autrefois, on y enfermait des Hybrides incontrôlables. Autrefois, aussi, on y faisant cours des matières aujourd'hui tûes. Autrefois, encore, il s'y trouvait des richesses de livres et de notes d'anciens Alchimistes. Eux qui rêvaient d'enfermer la vie et l'essence des éléments dans des flacons se sont perdu dans les fumées d'anthracites et d'obidiennes de leurs feux, perdus, dillapidés comme la brume. Effacés de nos souvenirs.

Il ne reste de cela que des salles à moitié effondrées.

Assise sur la pierre froide et humide, ses cheveux délicatement bouclés, une personne enroulée dans un châle fermait les yeux sur ce passé qu'elle imaginait facilement. Les jambres croisées en tailleur, les mains sur les genoux, juste devant elle voletait les quatre symboles des éléments. Une flamme poursuivait de l'eau avant de se fondre dans un nuage de poussière et de lumière. Puis, tout revenait en une boule d'énergie pure qui allait et venait, parcourant la pièce, l'illuminant ça et là, éveillant sur les murs des ombres de démons surtout de l'imagination.

Puis, la porte s'ouvrit avec fracas. Le bois, en tombant sur le sol, souleva un nuage de poussière qui entoura le visage du Canistia se trouvant dans l'encadrement. Roux de chevelure et de pelage, il sentait la ruse, mais ses yeux étaient inondés d'une presque-peur mais d'un soulagement tout aussi visible.

Lentement, l'elfe ouvrit les yeux, et la lumière de son pouvoir éclaira son visage qui n'en paraissait que plus doux et plus serein. La sphère d'énergie disparut ensuite, consumée par elle-même, rendue au corps de la personne qui, assise, se releva avec la grâce d'un félin. Dans le noir, les yeux du Canistia brillaient encore plus.

"Ils sont là." chuchota-t-il avec véhémence à cette personne.

Layna tendit la main et, dans sa paume, une flamme naquit. Elle passa la main dans ses cheveux, tout aussi roux que ceux du Gardien de la Cité.
Cela faisait cinq mois. Cinq longs mois que, dans le coeur de la terre, loin sous la Cité et l'Ecole, elle se concentrait et méditait, se nourrissant d'ombre et de silence, réunissant le plus de force possible pour l'affrontement qui allait survenir.

Par quoi tout cela avait-il commencé ? Mhh... Ce serai remonter loin dans le passé, trop dans les souvenirs d'un esprit aussi calme. Mais, tout cela était né d'un enlèvement d'élève. C'était une professeure qui l'avait prévenue, entourée du froid manteau de l'hiver qui n'était pas encore arrivé sur ces terres. Une mèche de cheveux couleur lait. Et des paroles rapportées.

Le visage fièrement relevé, son châle devenu une cape autour de sa gorge blanche, Layna passa devant le Gardien de la cité en lui souriant énigmatiquement et, pas après pas, elle remonta le longs enchevêtrements de couloirs et d'escaliers. Puis l'air frais fut là, et elle l'aspira à grandes goulées, désirant se rassasier d'une chose trop longtemps perdue. Et c'est avec la même aura de puissance qu'elle descendit la rue principale d'Elament.

Sur son passage, les yeux se tournaient tout autant que les visages et c'est avec grand regret que la Directrice de l'Ecole d'Elament remarqua que de nombreux visages lui étaient inconnu. Un regard au Gardien, un mot, un murmure, et on lui confirma les cinq mois d'absence. Elle se rendit compte alors qu'elle avait faim, mais aussi qu'elle était arrivée à l'entrée de la Cité.

Layna leva le visage vers le yeux, les paupières closes. Le soleil ne l'aveuglait pas, même ainsi, alors qu'elle ne l'avait pas vu depuis des mois. Et son regard couleur bois lustré fut sur l'immensité Céleste. Rouge de sang et de brique, ocre de la terre. Aussi sombre que le regard d'un drow. Et, ça et là, des éclairs verts frappaient, tonnant, assourdissant par leurs silences sous-entendus. La pression d'un tel phénomène ne se voyait pas seulement par les respirations retenues des habitants qui l'entouraient, mais aussi par ce doigt que le sort retenait, ce coup qui ne s'abattait pas encore...

...Ses yeux furent sur l'immence plaine Nord...

Le Canistia, toujours à ses côtés, leva un bras hésitant et désigna de sa lance la ligne d'horizon sur laquelle se démarquait de la terre claire les lignes sombres des hordes démoniaques. A droite. A gauche. Ils semblaient entourer de loin la cité, venu pour la prendre en étau, en collet, comme un lapin dans le piège du chasseur.

"Il nous reste peu de temps." Susurra le Gardien en rabattant son arme sur la pierre.

Layna tourna sur elle-même, embrassant des yeux la foule qui s'étendait à ses pieds. Dans ses yeux... Tous ces yeux... Elle voyait de l'admiration. Pourquoi lui accordait-on tant d'amour alors qu'elle n'avait rien fait d'autre que disparaitre, sans préparer la défense de la cité ? Elle toussota, s'éclaircit une voix qui ne s'était pas faite entendre depuis longtemps. Et elle ordonna, simplement.

"Que l'on fasse trouver les Professeurs élémentaux. Je les veux dans mon bureau pour préparer un plan de défense. Que les habitants volontaires se munissent d'armes, d'armures. Envoyez des pigeons aux villages des marais. Que les habitants ne voulant pas combattre se mettent à l'abri. Si vous êtes toujours près à défendre la Cité d'ici une heure, sortez sur la rue principale d'Elament."

D'un geste plus souple que l'on pourrait le penser après plusieurs mois d'innactivité, Layna descendit les marches en pas rapide. Elle commença à retraverser la foule, entendant ça et là des "qu'elle est pâle", "c'est elle, Layna ?", lorsque la Directrice se retourna, faisant face à la grande et massive porte, ornée des symboles mystiques.

Sur le bois, ses yeux devenus sensibles voyaient courrir la trame des sortilèges et incantations nouées aux sceaux. Et son esprit sut immédiatement ce qu'il fallait faire. c'était la porte principale de la cité non ? Le seul moyen d'entrer, si on considérait la muraille comme une chose impossible à franchir ? Elle ouvrit les bras, comme pour enlacer un être immatériel et, dans l'espace vide devant elle naquit de la lumière.

Eau, Feu, Air et Terre mélangés en une seule entité, une seule sphère de pure énergie - une goutte de sueur roula le long de sa tempe, elle avala sa salive en bloquant sa respiration - et le tout fut fracassé sur les grands linteaux polies dans une explosion de paillettes de lumière terminant leur course folle sur le sol.

Rien ne se fit entendre, si ce n'est le soupir des habitants devant l'imposant pouvoir de la Directrice de l'Ecole, de la Gardienne des Quatres Eléments.

Et, tandis que la porte grincait en se refermant, entre ses pans passèrent quelques personnes. Lorsque le bruit fut tû, l'impact du bois contre le bois souleva un courant d'air qui fit virevoleter le tissu du vêtement vêtement poussièreux de Layna.

*Il me regarde et m'admire, ne voyant pas comme je suis plus sale qu'eux tous réunis.*

La Gardienne des 4 Eléments soupira et, d'un revers du poignet, elle essuya la sueur que le sortilège avait causé. Puis elle fit demi-tour, commençant à remonter la rue jusqu'à l'école.

"Si des gens désirent entrer, jetez leur une corde. La porte est close. Et rien ne pourra plus l'ouvrir."

Suivie du Gardien de la Cité Canistia, Layna disparut dans le foule, prête à établir dans l'ombre des cartes pour protéger la lumière disséminée aux quatre coins de la cité.

» Début de la bataille [Topic Mono messagique]