En avant ! [Chpt I Chacal et sa Troupe]

Chapitre I

« United like lions, once and for all, raise your hands and yell Freedom Call ! »
Freedom Call


Cruz scrutait l’horizon morne d’un œil perplexe. Il savait que le chemin était tracé, que rien ne pourrait plus jamais reculer.
Mais alors pourquoi la peur le prenait tant aux tripes ? Pourquoi cette vicération dans son cœur ? Il était jeune, il avait la vie devant lui et…
La Vie.
La Vie ? Une bonne blague quand on voyait ce qui se profilait là devant. Les collines n’étaient plus. Le ciel avait disparu. On se retrouvait devant une scène de théâtre au rideau rouge d’éclairs et vapeurs délétères, bruissantes. Les formes impies avaient commencé leur approche. Une nuée si concentrique que les ombres dansantes de ce charivari monstrueux ressemblait à une gueule béante d’un prédateur sans visage.
Le poitrail du jeune Cruz se souleva, sous la poussée de sa respiration un peu trop forte. Ses yeux eurent un sursaut quand il se rendit compte de ce qui lui faisait le plus peur –la pétoche noire, qu’on dit… C’était les sons. Inhumains, rien de ce qu’il avait jamais entendu jusque là, et bien pire encore, comme une litanie mortelle qui s’élevait sans concession. Ses yeux volèrent sur le reste de la Troupe de Choc –Troupe de Fous ?- histoire de vérifier s’il était seul parmi la vingtaine de gus à ressentir une telle peur. Apparemment non…
Ils se tenaient là, une ligne courte de gars prêts à crever, parmi une longue assemblée de gars prêts à crever. Face à des démons prêts à éviscérer.
Le jeune Cruz avait peur.
Et pourtant, quand son chef se mit en avant de la ligne, il en oublia le reste du monde, pour n’entendre plus que la voix rauque du porteur de la Grande Bannière.

Chilk Agony avait choisit.
Pour que le début de la danse se lance, il fallait choisir le bon ballet d’entrée. La bataille avait déjà débuté, et là où les troupes de la Cité gardaient une bonne garnison à l’entrée de ses glorieuses portes, elles laissaient surtout ceux qui s’étaient avancés dans un désarroi mortel.
Les yeux verts regardèrent les lignes de combats. Les explosions. Les flashs. Les flamboiements. Les cris. Les cliquetis saugrenus.

Vie à trépas, hein ?
Kru kru.

Le Chacal se tourna vers sa Troupe. L’entrée était pour bientôt, que dire, pour maintenant. L’imminence frappait dans ses veines. Et il fut heureux de voir les deux meilleurs sentiments du guerrier dans le regard de ses hommes. La peur et la fierté. La peur disait qu’ils feraient tout pour survivre. La fierté expliquait pour quoi ils allaient crever comme des chiens.

« TROUPE DE CHOC ! »

Les yeux vibrèrent dans chacun des visages des membres de la Bannière. Comme un claquement sec dans leurs esprits, ils se focalisèrent sur Chilk Agony, qui les faisait face, la bannière refermée dans son dos.
Pendus à ses lèvres, kru kru…

« Plus personne ne recule à présent. N’oubliez pas la règle des quatre, c’est elle qui fera que nous allons survivre et vaincre, mes frères d’armes ! Vous n’écouterez à présent que la voix de vos frères de la Troupe et tous vos sens seront portés à votre capitaine. »

Il se tourna à mis face. Non loin d’eux, une nouvelle troupe se mit à courir vers une mort certaine. Combien de combattants s’affrontaient déjà sur le champ de bataille ? Peut-être des milliers…
Mais Chilk n’était pas dupe. Il voyait clairement que l’avantage était aux démons. Il connaissait leurs techniques de guerre, leurs aptitudes, leurs habitudes. Prise en étau. C’était leur but. Et la cité ne tiendrait pas, une fois que tous les hommes auraient déserté, tranchés par la peur et la crainte.
Son lourd bras se leva lentement et désigna le lieu vers lequel ils iraient.

Cruz sentit une tache humide se former dans son futal. Il vérifia l’index de son capitaine, assuré qu’il ne se trompait pas. Non. Impossible. Quelle folie…
Chilk Agony, Fils de personne, Chacal Capitaine de la Troupe de Choc de la Bannière désignait une large ligne noire de démons, où les troupes alliées semblaient voler comme des fétus de paille.
Le jeune garçon comprit que leur heure avait sonné plus tôt que prévue…

Agony abaissa le bras.
Oui, ils iraient là bas. Il savait que c’était un coup dur pour une entrée, mais pour continuer à braver les folies de leur entreprise, il n’y avait pas d’autres choix.

Chilk tourna le dos à sa troupe. Loin, à une bonne centaine –voir deux- de mètres, la cible était visible et terrifiante. Une bande de gros démons véloces et brutaux, qui s’occupaient à dépecer des aeras et ignis à coup d’armes biscornues et inquiétantes.
Le chacal fit quelques pas en avant, puis tourna son regard vers sa troupe, dont beaucoup tremblaient.
Les coups et autres sons de la mort hurlaient dans son dos. Les explosions et les hurlements accompagnèrent son regard.
Et pourtant ce regard là, ce regard singulier, pénétra les hommes jusqu’à la moelle.
Et tous surent qu’ils seraient prêts à mourir pour lui.

"Troupe de Choc, en avant ! Pour l’Honneur, la Gloire, et la Folie ! HOU’ ! »

Le Chacal frappa sa poitrine d’un coup puissant en même temps que sa voix rauque cracha sa réplique. Et instantanément, le cri canin fut adopté et répété par la troupe. Un ‘Hou’ Immense suivit d’un choc sourd de poitrine, tandis que chacun des membres copiait son capitaine.
Et ils se mirent à courir.

Explosion à gauche. Deux sur la gauche. Une troupe morte sur la droite.
Courir.
Pas s’arrêter. Pas encore.
Cours, Chacal.
Tout est lourd sur toi, responsabilité comme danger omniprésent.
On se rapproche, les amis.
L’escouade ennemie nous a vu. On fonce dans leurs mâchoires.
On va mourir ?
Courir.

« Troupe de Choc ! Halte ! »

Agony figea ses jambes et la troupe s’arrêta, incrédule devant le spectacle de mort qui les entourait. Les cadavres s’accumulaient déjà. L’odeur de sang et de chair dépouillée emplissait le nez.
Mais surtout, les grognements …
La trentaine de démons qu’ils avaient pris pour cible chargeaient à présent sur eux. Pourquoi diable le capitaine s’était il arrêté ? Ils allaient prendre l’attaque de plein fouet ! Et être écrasé comme des mouches.

Mais le chacal souriait. Presque invisible mais bien présent, son sourire était là.

« Troupe de Choc… »

D’un geste rapide, il décrocha la bannière dans son dos. D’un coup de dent bien placé, il enleva le nœud de la bâche de toile verte. Et il leva haut et fort la Bannière d’Elament.


Comment décrire ce qui en suivit ? Un peu comme ces matin où il fait froid et gris. Que vous marchez seul sur le chemin d’un je ne sais où, avec un je ne sais quoi qui vous omnibule le cerveau… Et que soudain, un rayon de soleil perse enfin les nuages, et vous couvre le visage.
Pensez à cette chaleur sur votre visage.
A vos yeux qui se ferment.
A votre cœur…

La Bannière était déployée et tous ceux qui la voyaient furent remplis de courage à nouveau.

Les démons, masses informes et baveuse, grouillante de brutalité, furent freinés dans leur élan. C’était quoi ça ?


Chilk Agony planta la bannière au sol, libérant ses mains.
L’escouade ennemie ne chargeait plus. Ils étaient à égalité. Entrée réussie.


« Troupe de Choc ! Formation en Cercle autour de la Bannière, protégez la à en crever ! »


Et la Troupe de Choc engagea sa première mission de protection et de résistance, tandis qu’une foule de démons attaquèrent à l’unisson leur petit cercle… mais avec, chose rare, une crainte qui disait qu’ils allaient peut être perdre, dans leurs yeux rouges.

Qu'était-ce donc ?
De la peur ? De la fiérté ? Ou simplement de la faim ? Mais que donc était cela ? Inou aurait bien voulut étriper la chose qui lui retournait ainsi l'estomac, la dernière fois qu'elle s'était sentie ainsi c'était au moment du mariage maudit, lorsque la pierre dans la figure elle avait vu le prètre...
Non, pas maintenant ; ici tout de suite il fallait penser à cet abruti de kamikase généreux : Chilk Agony. Le chacal avait réussit à apprivoiser le cerveau de la canine, il falait maintenant qu'il s'en montre digne. Quoique ce pourrait être elle qui flancherais la première... Oui, face à la tonne de muscle que représentait le chacal ainsi que sa force d'esprit, sa présence, son charisme ; Inou ne tiendrais jamais la longueur. Il fallait qu'elle se montre digne de faire partie de cette troupe dite 'de choc'.

D'une certaine manière le choc allait vrament être bestial, après tout le sang animal qu'elle possédait allait enfin lui servir totallement. Elle devait abandonner le peu de politesse qu'elle possédait pour mettre à profit ses instincs primaires, juste garder assez d'humanité pour écouter les conseils et les ordres du chacal...
Déjà Inou oubliait de dire bonjour au profit des canines qui la démangeaient sous ses lèves. Inou oubliait de prendre au minimum un bain par jour pour arquer ses mains telle des cerfs d'aigles, à la différences que ses petites griffes seraient moins efficace que celle du puissant oiseau. Et finallement inou oublia d'entendre les supplication des condamnés pour une ouïe aussi fine que celledes fennec. Et l'odorat ? Non, oublit l'odorat, sentir le sang te tournera plus la tête qu'autre chose Inou.
Oublis.

Inou grogna légèrement lorsque chilk pointa un endroit du doigts, pourquoi il ne partait pas en courant, Inou voulait courir, se défouler, oublier cette c ef de damocles qui lui sert l'estomac. Elle n'avait écouter le chacal qu'à moitié, les mots résonnaient dans sa tête, plus rien. Plus rien qu'un simple animal.

(et là la joueuse dirais : Inou en mode bersek !! +100 de vie/ +10 en force/ +20 en rapidité/ -25 en résistance/ -1000 en intelligence/ :3 )

Lorsqu'il hurla inutile de dire que Inou hurla aussi, à gorge déployée et la tête renversée en arrière. Et puis se jeter dans la bataille. Elle ne pouvait réellement plus faire marche arrière, elle devra suivre cette bande de fous jusqu'au bout. C'était le seul moyen si elle voulait survivre, et bien entendut pas question de mourir. Les sandales en bois touchaient à peine le sol Inou courait, Chilk était devant, à 11h pour être précise, Inou courait, elle faisait néamoins attention à ne pas le doubler, il n'apprécierais pas. Mais pendant qu'elle courait Inou sentait le vent sur son visage, le vent aérait ses cheveux, cette touffe indomptable lui tenait bigrement chaud. Mais le noeud dans son estomac se dénoua et libéra enfin l'hybride de son étreinte.
Tu es libre maintenant, fais couler le sang et les boyaux sur la terre.
Tous n'est que poussière, toi y compris ; alors soit le gros mouton de poussière accroché au parquet, ne te laisse pas nettoyer.

"Atta...!"

Quitte à s'arréter autant pervenir un peu avant Inou avait freinée sec pour ne pas se retrouver devant lui et avait donc surprise celui qui se trouvait légèrement derrière elle. Il lui était rentrer en plein dedans, Inou avait trébuchée mais n'était pas pour autant tombée. Elle ne tomberait pas, pas devant lui. Repoussant rapidement le jeune maladroit tout en le gratifiant d'un regard de braise ; Inou s'en retourna vers le leader pour savoir la cause de cet arrêt. Et le regard de l'hybride croisa la bannière, immédiatement un sourire carnassier apparut sur le visage de faux garçon. Inou fut interromput dans sa contemplation par le bruit de l'arrêt des mastodonte devant eux.
Ainsi les première proie était aussi grossières ? Soit, c'est lui le capitaine.

Inou haussa les épaules et fit trois pas en avant, défiant les démons du regard en faisant craquer ses poignets et son cou. Elle s'arreta et verifia les liens tenant ses seuls armes : des morceaux de métal grossièrement attachés aux avant bras de l'hybride.
Viens, Inou va prendre soin de toi.
À peine ses voisins eurent le temps d'arriver à ses coté qu'un démon n'avait plus supporter de toiser uniquement la canine, il s'était jeter sur elle. Elle et son sourire dévoilant son animalité du moment grâce aux canines plus pointues que jamais.

"Viens crever !"

Un coup de tatane en travers fit voler l'arme, non content d'être mains nus le démons se jeta sur elle. Prise de rapidité 'hybride réussit à bloquer les paluches avec les siennes.
Zut.
Impasse pour l'hybride, les deux mains bloquées par celles du démons, les deux combattants se faisait face, Inou grognait et les babines retroussées, la ride du lion dévellopée au maximum. Aucun des deux ne lâcherait, peut-être qu'un coup de tête... Non trop classiques...

(Chilk ? C'est toi qui fait la prochaine action du démon ou je m'en charge ?(je ne te priverais pas du plaisir immense de blesser mon hybride si tu le veux...))

[Je laisse les joueurs libres de leurs agissements et des PNJ monstre qui les attaquent. Mais je peux intervenir dans n’importe quelle situation pour créer des évènements. ]


Il se peut, dans une telle histoire, que vous vous demandiez comment un groupuscule si frêle, si fragile, si insignifiant que celui-ci se voit attribué de telles prouesses. Loin de moi l’idée de vouloir me donner un rôle plus important que je ne l’ai déjà, mais sachez que tout ce que vous lirez de mon récit est la stricte vérité, telle que je la vois. Pas convaincus ? Je peux comprendre, ça me semble normal… Evidement, une poignée d’hommes apeurés, face à une horde aux dents longues, ça a de quoi faire pencher la balance me direz vous… Mais le hic –le kru kru ?- est là, mes jeunes amis… Dans cette poignée d’hommes et de femmes battent des cœurs, et vous serez étonnés de voir à quel point les êtres vivants sont forts, quand ils s’y mettent… A vous en faire frémir les miches.
Comment ?
Ah oui, bien sur. Il y a Lui aussi. C’est clair, ça aide de l’avoir dans les rangs de la Citée. Il faudrait quand même pas oublier un petit truc, chers copains aux yeux rivés sur mes paroles : n’oubliez pas qui est Chilk Agony.

Ha ha… Vous croyez qu’il n’est que ça ?
Désolé de vous le dire ainsi : il est bien plus que vous ne l’imaginerez jamais.

Cruz leva maladroitement ses mains et exécuta ses premiers sorts. Les démons étaient sur eux, et leurs corps sombres aux reflets violacés reflétaient le métal des armures et le rougeoiement des flammes. Beaucoup avaient des casques qui masquaient le visage, mais d’où une buée noire et pesante s’échappait par accoups saccadés. Les premiers contacts furent violents. Il remarqua une hybride qui prenait les devants avec un démon dix fois plus imposant que sa croupe svelte. Elle était pas mal du tout d’ailleurs…
Tout le monde ne s’en sortait pas aussi bien.
En l’espace de quelques secondes, une trentaine de démons étaient sur eux. Quelle idée de s’être arrêté ! Peut être que la charge aurait pu leur permettre de gagner du terrain, ou …
Mais pourtant, alors que ses premiers pouvoirs élémentaux frappaient les démons noirs avec une ardeur qu’il ne se connaissait pas, les yeux de Cruz rencontrèrent l’évidence. Ils étaient en infériorité numérique, et pourtant… Ils ne semblaient pas avoir le moindre mal à tenir, du moins pour l’instant… Quel sortilège pouvait bien réaliser un tel avantage ? La question ne lui resta pas longtemps en tête. Deux réponses à celle-ci : la formation et la stratégie de leur Capitaine, et … la bannière.


Chilk Agony observa la troupe qui se mit en formation régulière de cercle rapproché. Parfait, exécution parfaite. Ses hommes répondaient au doigt et à l’œil. Tant mieux, pour une entrée en bataille, il pourrait au moins en faire quelque chose. Le cercle ne ressembla bientôt plus qu’à un ovoïde percé, les premiers ennemis étaient dans la place et n’allaient pas se laisser faire.
Mais Agony avait confiance. Prudent mais confiance. La Bannière faisait effet.
Terreur chez les démons, courage chez les alliés. Et ça ne faisait que commencer.
Il «était tant de montrer le second atout de la troupe de Choc. Et de s’amuser.

Six. Six s’avançait vers lui, ayant renversé un jeune aqua au passage. Une percée efficace, mais Chilk vit son compagnon d’arme se relever. Bêtise de la part des démons, qui auraient pu l’achever à terre. Sombres idiots.
Mais le Chacal savait pourquoi ils agissaient ainsi, à essayer de rejoindre le centre de l’escouade. Ils détestaient déjà la Bannière. Haïssait son arrogance et sa beauté magistrale. Ils détestaient son image de Victoire.

Les démons étaient face à lui, en demi cercle. Qu’est ce qui les retenaient, hein ? Ils sentaient déjà que Chilk n’était pas comme les autres ?
Les trois premiers s’élancèrent avec rage.

Cruz aida la jeune femme à se relever. Elle saignait au visage, et le choc avait du être dur pour elle. Mais Elle s’en remit assez vite, et se plaqua dos au jeune homme, préparant des sorts, prête à riposter. Son remerciement eut l’air d’un souffle lointain.

« Règle des Quatre, ne pas laisser tomber son voisin », répondit il comme une leçon, et il sentit sa partenaire acquiescer gravement. Ses yeux bruns se posèrent sur la bannière.
Et les trois démons qui chargeaient en hurlant.
Puis ses oreilles se bouchèrent sous le rugissement de son capitaine, qui pour la première fois depuis leur avancée, se mit à combattre.

Le premier démons leva sa hache, mais n’eut pas le temps de la rabaisser que la visière de son casque s’enfonçait dans ses sinus démoniaques, déchirant sa mâchoire vers le bas. Le poing de Chilk s’était écrasé avec une telle virulence que la bête eut un petit saut en arrière avant de s’effondrer comme une pierre molle. Le second eut droit à la jambe du Capitaine Chacal, qui le faucha avec une telle violence que sa jambe de bouc arquée vola dans les airs. Il tomba au sol avec un son mate, et Agony, écrasa sa poitrine dans un craquement atroce avec sa botte. Deux de moins pour les démons, en quelques secondes.
Le troisième monstre avait freiné son avancé, rejoint par ses deux autres copains. Le dernier était aux prises avec deux jeunes étudiants de la Troupe, qui se débattaient comme possible pour l’achever.
Les Trois courageux mastodontes de muscles et de nerfs attaquèrent à l’unisson. La hache de l’un ricocha sur le gantelet ferré d’Agony, qui le repoussa du plat du pied, avec une élégance bestiale surprenante. Le second frappa tout simplement dans le vide, et le troisième offrit un bon coup de casque dans les reins du Capitaine. Mais le chacal ne broncha même pas. Il agrippa la tête casquée du démon, l’enroula de son bras et le dégoupilla comme une bonne bouteille. Les deux survivants ne furent plus qu’un, l’un ayant prit ses jambes à son cou en grognant. Puis ne furent plus du tout lorsque Chilk fit payer l’audace de son dernier adversaire en l’agrippant et en l’envoyant hors du cercle de la troupe.

Quiconque regarderait la scène de dessus verrait que Chilk Agony ne laissa passer aucun démon dans un rayon de deux mètre de la Bannière, qui offrait sa lumière au monde.

« Capitaine ! Là bas, regardez ! »

Chilk tourna son regard, et les deux plumes dans ses cheveux se balancèrent comme des mèches rebelles. Un jeune soldat, sûrement un Igni. Sûrement marié. Il sentait la femelle, et les gosses aussi. Kru kru, qu’as-tu donc laissé pour venir ici ?
Il désignait un point au-delà du cercle de combat, et les yeux verts du capitaine se portèrent directement sur l’évènement que son frère d’arme pointait.

Une escouade alliée se dépêtrait d’une charge démoniaque. Ils mourraient vite là bas. Ils ne voyaient plus la bannière. Ils ne voyaient plus sa lumière, envahis dans les ténèbres. Leur capitaine devait être bien peu expérimenté, pour avoir subit une telle charge sans riposte.
Agony réfléchit.
Il frappa l’épaule du jeune –marié, deux enfants, je me bas pour ma famille, gna gna- soldat, et agrippa la lourde bannière qui chancela dans sa main.

« TROUPE DE CHOC ! Mouvement ! »

Le Chacal fixa la Bannière dans son dos, et cracha ses ordres, en se mettant en marche.

« Débarrassez vous de votre adversaire ! Ignis, protection rapprochée autour de moi ! Terra et Aquas, sur les flancs ! Aéras, devant, en pointe ! On va secourir nos Frères ! »

Il se mit à courir et la marche de la troupe se mit implacablement en route. Le Cercle se rompis pour former un triangle selon les ordres du capitaine aux cheveux blonds.

« CHARGEZ ! »

Course folle vers l’escouade qui disparaissait sous les attaques.

[Incrustation imminente du Kûrei xD Pardon de l'absence.]

Était-ce donc ça, cette troupe de choc?
Terrifiante. Imposante. Dangereuse. A un point si inimaginable, tel que Kûrei ressemblait à un bébé au milieu d'une centaine de brutes. Inaperçu, petit. Ils étaient tous gonflés de protections et d'armures en tout genre, alors que lui avait l'air fin, vêtu d'un bout de tissu, était si faible. Il scruta les rangées de guerriers, prêts à mourir, tous, fidèles à cette ville qui leur avait réouvert le coeur. Ils étaient comme lui? Un regard dans le leur. C'était comme un manuscrit ouvert... Leur âme s'ouvrait aux saphirs qui servaient d'yeux à l'Itaichi. Haine, tristesse, mort, amour, tendresse, trahisons, pleurs retenus, solitude, amour à nouveau, mort, désespoir, et... Elament. C'était donc ça. Ils vivaient pour cette cité qui était si chère à leurs yeux... Une cité qui leur avait tendu la main. Une cité qu'ils n'allaient abandonner pour rien au monde. Et sans s'en rendre compte, Kûrei était devenu des leurs... Il allait défendre Elament, si chère à ses yeux.

Mais comment faire? Il paraissait si faible... Il se demandait même pourquoi le Chacal avait tenu à ce qu'il fasse partie de cette guilde. Sa maigre silhouette faisait croire que c'était quelqu'un d'ordinaire. Mais peut-être que, comme l'Itaichi aux yeux de saphirs, Chilk Agony savait lire dans les âmes? Avait-il vu la deuxième face de Kûrei? Cette face qui avait un regard couleur de sang. Cette face qui ne savait que tuer. Cette face qui se nourrissait de la douleur et des cris des faibles. Oui, c'était ça. Il avait du la voir, forcément. Car Kûrei, de lui-même, était incapable d'écraser un moucheron. Tandis que son second visage était capable d'arracher des corps entier, de faire exploser des gens, et même d'embraser le plus solide des rocs. Oui, c'était cette personnalité qui allait défendre Elament. Cette personnalité enfoncée dans ce pendentif impossible à ouvrir accroché au cou de Kûrei...

Enfin, la charge. L'Itaichi n'était pas prêt! Il se fit bousculer par un des bourrins qui étaient derrière lui, et qui n'avait pas du le remarquer. Qui verrait un petit bout de chou aussi insignifiant? Personne, apparemment. Il réussit heureusement à reprendre son élan et à courir.

Courir, vite, cheveux aux vent.
Courir, vite, mélancolie à l'âme.
Courir, vite, avec une envie de pleurer.

'Cours de tes propres jambes, Kûrei. Et un jour, tu voleras grâce à elles.'
Sevërra... Pas question de la décevoir. Pas elle. Pas les autres. Personne. Courir, jusqu'à la mort. Avancer sur le chemin de la vie. C'était ce que le destin de Kûrei lui avait réservé...

STOP. Shaseïn Kûrei, ton général a dit: Stop. Alors arrête de courir! Il n'avait pas freiné à temps, et s'était cogné la tête contre la jeune femme devant lui, qui avait légèrement trébuché. L'Itaichi était tenté de s'excuser, mais remarqua que ce n'était pas la peine. Tout le monde semblait prit par la peur. D'ailleurs, le soldat aux côtés de sa voisine de devant était tremblotant et recula à la seconde rangée. La curiosité est un vilain défaut. Un très très très très vilain défaut. Il n'aurait peut-être pas dut s'avancer... Le spectacle en face de lui était angoissant. Une sombre ligne noire d'êtres dénaturés... Qui sont prêts à vous tuer. Mais ce n'était pas d'eux que Kûrei attendait la Mort. Si quelqu'un devait l'assassiner, ce serait le Dieu des Enfers en personne... Et il n'était pas prêt de venir.

Chargez!
Un mot composé de si peu de lettres avait beaucoup d'effet sur l'Itaichi. Sa première bataille... Elle devait être une victoire. Une défaite serait une perte de vie. Ce serait la Mort... Non, pas question!! Il fallait gagner! Pour pouvoir revoir Sevërra, un jour... Être libre, un jour... Vivre de ses propres ailes. C'est ce qu'il allait faire, ici et maintenant, pendant cette charge. Des assaillants adverses sautaient dans tous les sens... Il allait l'utiliser. Est-ce qu'après pourrait-il renfermer ce démon intérieur? Peut-être pas. Mais il ne devait pas perdre... Oui, il allait triompher! Il défendrait cette bannière même s'il devait en mourir!

Il ferma les yeux. En une quinzaine de secondes, sa vie défila devant lui. Joie, pleurs, mort, inconscience, solitude, amour, tristesse, disparition, et... Elament. Tout ceci ressortait dans ses yeux rouges comme le sang. Un regard qui ne lui appartenait pas... Un tremblement d'excitation. Il allait leur arracher la tête, à tous ceux qui oseraient se placer devant lui! En voila déjà un. Un parfait imbécile... Ne se contrôlant pas, Kûrei se jeta sur l'inconsciente personne et l'attrapa par le bras. Il la fit chuter, et de sa main droite, fit sortir une puissante braise qui fit enflammer le corps. Un mort, un. Oh, en voici deux autres. Inconscients! Ils perdirent la vie d'un simple souffle de l'Itaichi. Il avait fait comme un dragon, mais avec une flamme d'une grande force, qui failli blesser un Aera qui traînait dans le coin.

"Ahahahaha! Qui sera le prochain arrogant à tenter de me toucher?"

Kûrei prenait un plaisir fou à tuer les stupides démons passants devant lui. C'était si simple! Lui qui n'avait pas fait couler de sang depuis longtemps s'y donnait à coeur joie.

Enfin, le Chacal donna des ordres. Une garde rapprochée d'Ignis? Pas question! Mais, encore heureux, le Kûrei aux yeux bleus gardait un léger contrôle de son corps. Il réussit à le diriger autour de Chilk, vers l'extérieur, plutôt, pour laisser ses yeux rouges prendre encore du plaisir. Ce n'était là que le début d'une bataille sanglante, autant pour l'Itaichi que pour les autres soldats...

Soudain, une douce mélodie se fit entendre. Lointaine même irréelle. Appelée par le chant d'une flute douce et simple. Le son de ce joli instrument semblait avoir arrêté le temps. À l'horizon, avancait lentement une petite silhouette, frêle mais à la fois imposante car c'est d'elle qu'émanait la musique. Mais qui pouvait bien jouer de la musique en ce moment si critique? Un fou? Un suicidaire? Non, une personne appelée par la guerre et l'honneur. Plus précisément une fée recherchant justice et dommage. Une petite femme à qui on avait enlevé une partie de sa vie. Et maintenant, vers qui c'était-elle tournée, ou plutôt vers quoi? La chanson. Oui, rien de mieux qu'une mélodie lente et mystérieuse pour soulager tous les coeurs. La chanson qui semblait s'envoler dans le vent de la bataille était en quelque sorte un appel à l'amour mais aussi à... la guerre. Bientôt, la chanson devint de plus en plus forte et la flute devint tambour. Elle avait entendu l'appel de Chacal. Soudain, un rayon de soleil éclaira le visage de l'inconnue... C'était Taliara Fanter'Oghin, fille de joie, bohémienne et musicienne. Mais que faisait-elle ici. Si petite vie déjà fragile à la venue de ce combat et qui maintenant avancait vers la mort. Elle venait se venger! Montrer que même la plus petite vague peut devenir tempête... Que même le plus pur des éléments pouvait être des plus dévastateurs. Maintenant, 10 pas la séparait du premier ennemi...

9, 8, 7, 6, 5...

Mais pourquoi continuait-elle à jouer? Ne voulait-elle pas se battre pour ceux qui étaient morts sans raison? Alors, Taliara dégaine ton arme et montre-leur, montre-leur que tu n'es pas celle qu'ils croient...

4, 3, 2, 1...

Tout à coup, une vague se matérialisa devant la petite fée et se fracassa contre le premier démon. Puis, une deuxième... L'élément Eau devait se déchainer. Faisant des mouvements souples avec ses bras et ses jambes, Taliara tuait d'un coup de vague. Une vague qui devenait glace lorsqu'elle frappait un ennemi et le tranchant sans sommation. Manipulant l'eau avec ses gestes, on ne pouvait l'approcher mais, une flèche réussit à froler son bras, formant une entaille. Taliara se tourna et vit un énorme démon aux griffes acérés venir vers elle, des flèches à la main...

Approche!

Cria-t-elle. Qui osait s'en prendre à Tali défiait la mort même car sur le champ de bataille, cette frêle créature ne montrait aucune pitié. Formant un pic avec sa glace, elle l'envoya avec force vers l'ennemi qui fut transpercé d'un coup. Il tomba, mort à ses pieds. Elle fit tournoyer l'eau autour d'elle et l'envoya ensuite sur les adversaires qui osaient trop s'approcher. La flute qu'elle avait utilisé plus tôt pendait à son sac et soudain, elle fut brisée par une lame qui s'était approchée de la cuisse de Tali. Voyant cela, elle se tourna vers le profanateur. Avec rage, elle lui réserva le même sort qu'aux autres. Sa tête roula par terre, tranchée par une lame de glace. Les ailes bleus de la fée repoussait l'air derrière elle, alors aucun démon ne pouvait la prendre par là. Ses longs cheveux bleus flottaient dans le sens de ses mouvements. Étant nue pied, elle n'avait aucun problème à bouger car elle n'avait pas non plus d'armures. Elle ne craignait pas la mort, rien ne pouvait la faire reculer en ce moment fatidique. Car la moindre imprudence et elle était fauchée. Sa vie ne tenait qu'à un fil. L'Élément Eau était le seul à pouvoir la sauver et en même temps porter secours à la cité Elament. Dans ces bruits de métaux qui s'entrechoquent, la voix de Taliara s'éleva alors. Une voix sainte parmi ce sang et ces douleurs. Seul parcelle d'espoir dans ce désespoir, et seule repère dans le noir de ce combat. Combattant avec force et courage, tel était un membre de la troupe de Chacal...

Pour Elament et pour la VIE!!!

Lanca-t-elle en levant un bras pour encourager les autres...

Que le Bien triomphe et renvoie ces êtres immondes dans les abimes... Abimes dont ils n'auraient jamais du sortir!

[Hello aux deux joueurs qui nous ont rejoint ! Si vous pouviez poster votre entrée dans la troupe, dans le topic « L’Appel de la Bannière », ça me ferait bien plaisir ^^. Merci pour le jeu ! C’est cool, non ? ^^]

Les jambes de Cruz courraient, courraient, ne s’arrêtaient pas. Mais elles semblaient détachées de son corps, comme appartenant à un autre monde, loin, si loin du sien. Sa tête, si mal protégée par ce casque, ne réfléchissait pas dans le même sens que ses jambes. Il ne voulait qu’une chose à présent : fuir. La peur le tenait, il le savait.
Tout semblait marcher, mais dans son crâne, rien n’allait comme sur des roulettes.
Encore moins quand le capitaine demanda aux aéras d’être la pointe de la lance de cette charge de sauvetage.
L’ennemi approchait de son regard. Les démons s’intéressaient à la troupe qu’ils prenaient un malin plaisir à massacrer, mais déjà, les premiers regards rouges se portaient sur la Troupe de choc.
Et ils couraient, les flancs assaillis par des tirs de flèches perdues, par les gravats soulevés par les explosions, et ils couraient, le souffle court…
Plus question de reculer, la charge allait être un affrontement de force bestial sans précédent, du moins pour le jeune Cruz.
Ca y était. Les yeux se posaient sur eux, rageux et haineux. Combien de la troupe alliée venaient de tomber ? Assez pour qu’une bonne ligne de démons aux jambes de bouc se tourne, les haches aiguisées vers la troupe de Choc. Le triangle fonçait vers un mur d’armure, de dents, de crocs, de muscles et de bave…
Cruz sentit le moment fatidique arriver.

« Aéras ! Tir à distance ! »

La voix rauque explosa dans les tympans de chacun des membres de la Troupe de choc, avec une force telle que certains en perdirent le sens de l’ouïe pour quelques instants. Mais l’ordre fut suivit à la lettre. Les Aéras levèrent leurs bras avec un geste ample, et la troupe en triangle fut affublée d’un violent typhon ascendant, tandis que des projections élémentaires renversèrent les premiers Mignons avec une bourrasque incongrue.

Et ainsi la Charge eut lieu.

Que l’on se le dise, le plan était bon. La ligne de protection du flanc démoniaque fut renversée et piétinée par la troupe entière qui entra en trombe dans le conflit si mal engagé pour les alliés. Les terras et Aquas retinrent les attaques pendant cette pénétration sauvage, et les démons furent tant bousculés que plusieurs furent banni de ce monde pendant la charge elle-même.
Seulement, mes chers amis, vous qui buvez mes paroles, sachez que le meilleur des plans est une chaîne aux maillons fragiles. Si fragiles, si précaire, qu’il suffit qu’un des Quatre coins du maillon cède pour qu’une chaîne se brise…

Cruz était en première ligne. Il avait marché par-dessus un démon, en avait surmonté deux et il était là, au milieu du chaos total de ce combat effréné… Et la Peur remporta sur son courage. Il se tourna sur la gauche et son partenaire, la jeune fille de la dernière fois, se mit à sa droite. Cruz retint l’attaque avec un sort de base, qu’il employa sur la paume du monstre. La fille dont il ne connaissait pas le nom en fit de même, elle était Aéra, elle aussi… Mais son adversaire ne fut pas dupe, et attaqua de sa seconde main. Cruz eut une intuition fatale et vit le danger qui se présentait devant la jeune femme. Il pivota et repoussa d’une bourrasque le démon, qui flancha sur ses frêles jambes à l’équilibre difficile… La jeune fille –jolis yeux, jolies lèvres, et quelle paire de…- et lui décocha un sourire de remerciement. Un regard qui changea lorsque le premier démon attaqua Cruz à nouveau. Mais ce ne fut pas le jeune Aéra qui fut touché.
Le démon attaqua son voisin, persuadé qu’il était protégé par la règle des quatre. Ce jeune gaillard aéra, un inconnu pour l’éternité, fut le premier de la Troupe à chuter, le corps rompu en deux. Cruz ne put reprendre sa position que déjà le flot de démons rompait l’organisation de la troupe.

Chilk Agony savait bien que tout ceci était une bonne blague. Une bataille de ce type ne pouvait se passer sans accrocs, et il savait bien que les charges étaient les moments les plus effrayants de ce genre d’affrontement. Mais son regard fut quand même altéré quand il vit un, puis deux, puis trois de ses hommes voler en éclat. La contre charge interne des démons avait été rapide et surprenante.
Le démon en tête plongea sa hache sur Chilk, entaillant son bras, puis redressa son arme avant d’être repoussé deux mètres plus loin par un coup de botte violent. Changement de tactique, ou tout était perdu.

Le second daemon arriva à hauteur de Chilk, mais le Chacal fut plus rapide que la bête. Il décrocha sa bannière, et enfonça le tronc épais la soutenant dans le sol, en prenant soin de passer à travers le crâne casqué du monstre.

Agony se retint droit, et hurla.

« TROUPE DE CHOC ! Formation en cercle autour de moi ! Ignis, protection rapprochée ! Ne laissez pas un seul gars toucher la bannière ! Terras et Aquas, relevez vos frères blessés ! »

Le Chacal accueillit un nouvel ennemi de son poing et ses yeux tombèrent sur un visage connu.
Inou.

« Toi là, viens à mes côtés, tu es ma partenaire de la règle de Quatre pour aujourd’hui ! »

Le Chacal renvoya un nouveau démon. Ces sales bêtes étaient des Mignons. La classe basse des démons, des bêtes sans cervelle mais avec des instincts meurtriers très développés. Ce qui se traduisaient ici par : j’attaque ce qu’il y a de plus dangereux. La lumière irradiante de bien être de la bannière devait tant les énerver et les blesser qu’ils faisaient tout pour attaquer en flot sur son tronc, dans le but de la faire chuter.
Agony était rapidement débordé, il lui fallait un partenaire, et vite, pour n’avoir à affronter qu’un nombre d’ennemi proportionnel à ses membres, et non pas une dizaine sur chaque bras.

La troupe ressemblait à un cercle difforme, d’où sortait des dizaines de pouvoirs et de flashs élémentaires. Mais la troupe démoniaque attaquée avait eut vite fait de se retourner et d’attaquer la bannière, laissant l’escouade à sauver dans son piteux état…

Tout allait se jouer à l’endurance.

Incroyable!
Ces êtres dénaturés pourtant si vantards il y a peu se retrouvaient au sol juste après le passage de Kûrei. Vitesse et force brute étaient à l'honneur de la scène, ainsi que quelques coups redonnant espoir aux guerriers d'Elament déjà tombés sur le champ de bataille. Il leur manquait un bras ou une jambe, voir pire, mais ils souriaient. Ils souriaient, car en voyant tous les bons éléments défendant leur citée, ils savaient qu'ils gagneraient. Oui, ils triompheront, même dans la Bouche des Enfers! Et c'était avec l'image des carcasses enflammées des Démons tombant au sol comme des mouches qu'ils quittaient la vie.

De puissants soldats au service d'Elament ne pouvaient pas perdre.
Attendez une minute...
Soldats? Vous avez dit "soldats"?
Ne mettez pas l'Itaichi dans le même sac qu'eux! Lui se bat pour sa fierté, et pour voir le sang noir des êtres maléfiques couler, pour rire au milieu des cadavres de ceux à qui il a ôté la vie, pas pour cette citée... Non, parce qu'il ne la connaît pas. C'est le vrai Kûrei qui vit à Elament! Celui-ci n'a ni nom ni sentiments. S'il est né, c'est dans l'espoir de tuer. Il ne vivra jamais. Pour une fois que son corps de pendentif prend une forme humaine, il fallait bien qu'il en profite!

Et pendant que son rire s'élevait sur le champ de bataille, par delà les cris des Démons, Kûrei le véritable, lui, avait compris.
Cet homme aux parfums, quel qu'il soit, ce qu'il voulait, c'était ce médaillon où sommeillait cette seconde âme au pouvoir terrifiant, cette âme dépourvue de sentiments, qui ne sait que tuer, qui n'a la vie que sur les champs de bataille... Cette créature aux yeux rouges. C'est celle-là que cet homme recherche!
Mais il ne l'aura pas, non, jamais. L'Itaichi garde encore assez le contrôle de son corps, même s'il n'a pas le dessus.

Hé, toi qui me veut tant de mal...
Sache...
Sache que cette âme est à moi!

Mais pendant que le Véritable pensait à tout cela, l'Usurpateur était plié en deux. Il évitait sans peiner les coups placés par ces faibles créatures, riait un coup, pointait son sourire devant leurs yeux, et enchaînait des coups au corps à corps avant de les regarder tomber au sol et souffrir avant que leur âme ne redescende aux Enfers. Enfers où ils sont nés et d'où il était inutile qu'ils sortent!

En voici trois en charge. Que c'est attendrissant. L'Usurpateur se posta devant celui de gauche, et lui donna un violent coup de tête sur le front, partie qui, malheureusement pour ce Démon, n'était pas protégée. Bien que l'Itaichi saigne du haut de la tête à cause de la violence du choc, sa victime était totalement sonnée. Une boule de feu sortit de la main de l'Être aux yeux rouge, et la pauvre créature mourut sur le coup.
Celui qui était précédemment au milieu lui fonça dessus, mais manque de chance pour lui, Kûrei n'était pas sourd. S'il n'avait pas poussé ce hurlement débile, peut-être aurait-il eu une chance de frapper le jeune homme. Mais non, il fallait qu'il beugle. L'ancien marionnettiste bondit en l'air et atterrit sur un coup de pied porté en plein dans la figure du monstre. Son casque voltigea, et il reçu un coup de poing dans le haut du crâne qui le tua.
Le dernier, ayant poussé un cri sous la mort rapide de ses deux compagnons, prit la fuite. Il a des gens à protéger, pour se barrer comme ça? Peu importe. L'Itaichi l'attrapa par le cou de dos, et lui cracha une boule de feu dans la nuque. Il n'y avait pas besoin de dire qu'il en mourut.

A ses côtés, une jeune aqua avait été blessée par une attaque de Démon. Quel être faible! Elle prit réellement panique lorsqu'elle vit deux de ces monstres charger sur elle. Mais le côté Iris bleus de l'Itaichi étant encore plus ou moins éveillé, reprit le dessus en un clin d'oeil, et se mit en route pour exploser encore du Démon. Il sauta sur le dos de l'un de deux qui se tenait trop recourbé pour ne pas chuter sous son poids, se releva immédiatement, piétinant au passage la créature, et posa sa main sur la tête de son compère. Même pas le temps de cligner des yeux qu'il voltigeait au loin sous le choc d'une flamme. Ses yeux rouges avaient repris le dessus, mais avaient tout de même capté qu'ils devaient aider cette pauvre personne. Il la prit sur son dos comme il put, et commença à courir vers l'arrière, où il n'y avait plus que des morts pour la mettre en sécurité. Elle le remercia d'un simple signe de tête, et lui demanda son nom.

"Mon nom? A quoi il te servirait?!", lui répondit-il entre deux raclements de gorge.

Il courut le plus vite qu'il pouvait pour rapidement se remettre en front et reprit sa lutte acharnée face aux Démons. Et à l'intérieur, le Bleu regardait les alentours. Il y vit une Hybride aux attributs canins, et se remémora la freinée qu'il avait dut effectuer durant la première charge. C'était elle qu'il avait fait trébucher. Et elle se battait terriblement bien... Il était curieux de voir ce que cela donnerait, elle face à Rouge.

Malheureusement, un Démon dépassant sans doute les deux mètres et les cent cinquante kilos fonça sur Kûrei et lui donna un puissant coup de poing dans l'épaule droite. Il rit en se satisfaisant de voir le bras cassé de celui qui avait tué tant de ses frères. Et au moment ou il ouvrait la bouche pour se moquer de lui, il eût droit à une puissante boule de feu en plein dans le ventre. Son armure avait fondu sous la température, et affalé au sol, il regardait avec terreur l'être aux yeux rouges. Être qui lui riait au nez, et qui se moquait de lui d'une façon bien désagréable. Il voulait de nouveau ouvrir sa bouche, mais cette fois-ci pour lui demander pitié... Manque de chance, ce type ne connaît pas la pitié. En un coup de genoux dans la tête, il tua l'espèce d'homme-porc.

Un autre lui fonçait dessus. Le démon précèdent fut inutile, l'Itaichi restait agile et souple, ce qu'il prouva en faisant une volte-face immédiate, et en levant son pied bien au-dessus du monstre qu'il dépassait d'une tête, et lui asséna son soulier aussi durement qu'un coup de hache sur le crâne. Il laissa son rire résonner dans l'écho de la bataille. A part être couvert du sang de ceux qu'il avait tué mélangé au sien, il n'avait rien subit.

Oh, encore de ces êtres qui tentent de l'attaquer? Groupés cette fois-ci. Et par cinq, s'il vous plaît! Il sauta assez haut pour laisser les deux premier s'entre-tuer, pensant que Kûrei était en-dessous, et passa aux trois autres. Malheureusement pour lui, ils étaient plutôt bien armés; un muni d'une grosse épée, l'autre d'une énorme massue, et le troisième, de dagues finement aiguisées. Mais cela allait contre la fierté de l'Usurpateur de demander de l'aide. Le Démon aux dagues lui sauta dessus, mais l'Itaichi, pourvu de nombreux sens et réflexes, évita l'assaut et plaça un coup de poing enflammé dans le ventre de la pauvre bestiole. Celle-ci s'étala au sol, mais malheureusement pour lui, les deux autres étaient restés.

L'ancien violoniste sauta premièrement en l'air pour donner un coup de pied dans la tête de celui à l'épée et atterrit sur les mains. Il réussit heureusement à effectuer une sorte de roue avant pour le faire se retrouver immédiatement sur ses pieds. Mais le second, armé de sa massue, donna un gros coup dans le crâne de l'Usurpateur, qui tomba au sol, et y resta cloué à cause d'un pied posé sur son dos. La douleur était insupportable, et il poussa un petit gémissement. Enfin, il aperçu non loin de lui le Chacal, chef de la troupe qu'il formaient. Ceux-ci avaient bien heureusement échangé un regard.

"Eh toi! Ça te déranges de montrer au boulet qui m'écrabouille qui t'es?"

Bien sur, les Yeux Rouges n'étaient pas aussi polis que les Bleus. Ce n'était pas une manière de parler à son chef, surtout quand on veut de l'aide, et qu'on n'a pas réagis à ses ordres. Mais bon... L'envie d'aider l'Itaichi était tentante, parce que pour tenir un langage pareil, on avait la folle idée de l'aider pour l'exploser soi-même après.